Attablée à la terrasse d’un célèbre bistrot parisien, les mains agrippées à la tasse d’un café beaucoup trop court, je scrute d’un oeil rageur la page blanche de mon cahier rose qui semble, comme à son habitude, me narguer fièrement. Préférant ignorer son ostensible arrogance, j’attends que survienne mon inspiration. Mais les minutes s’égrènent et rien ne semble vouloir jaillir.
Ne pas forcer, surtout ne pas se contracter. Poser les yeux ailleurs. Laisser corps et âme vagabonder librement, butiner, virevolter au grès des distractions nombreuses et variées en ce lieu de passage mythique.
Respirer. Relâcher. Défaire ses chaines. Rester attentive au frémissement intérieur. Une idée furtive passe et aussitôt s’échappe ? Ne pas s’en offusquer. Ne pas chercher à l’emprisonner. Accepter qu’elle puisse revenir plus tard ou tout simplement ne jamais revenir.
Rester ouverte. Avoir confiance. Laisser l’instant m’inspirer. Me relier à ce qui est. Puiser dans la source de vie, l’huile essentielle de ce qui m’est offert. Être prête à accueillir ce qui doit advenir.
Car tout est don. Tout est inspiration. Tout est création.
Le 14 avril 2014. Café Le Flore.
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