How I met your Mother, la fin

Voilà, après 9 ans de service, l’équipe de How I met your Mother a tiré sa révérence. Avec ses bons et ses mauvais moments, retour sur la sitcom qui n’en finissait pas de trouver une mère.

Avec la fin de Friends en 2004, beaucoup de fans se sont retrouvés d’un seul coup orphelins d’une bande d’amis attachants. Profitant de ce vide, la nouvelle venue How I met your Mother commence son petit bout de chemin avec la même recette : des potes trentenaires aux profils bien définis qui habitent des appartement trop chers pour leur budget, cherchent un but dans leur vie et dont le QG n’est pas un café mais un pub. Cependant, il y a une petite différence de taille, c’est que dès le début de la série les scénaristes Carter Bays et Craig Thomas instaurent une mythologie dans laquelle Ted va trouver la mère de ses enfants. Ils commencent alors à semer des indices, des pistes plus ou moins sérieuses pour mener à bien cette quête, autant pour le personnage principal que pour les téléspectateurs.

Et lors des premières saisons, la recette fonctionne à merveille. Les personnages sont attachants et le concept de la série autorise bien des folies scénaristiques comme des flashback, des flashforward, des running  gags attendus, des faits un peu loufoques qui trouveront leur explication quelques épisodes (ou saisons) plus tard. Ainsi, même si la recette générale est connue avec des situations loin d’être inédites pour les fans du genre, le show développe tout de même sa propre personnalité, invite quelques guests et nous fait passer un très bon moment chaque semaine. Un bon moment amplifié par la présence du génial Neil Patrick Harris en dragueur invétéré et mystérieux qui aura droit à sa propre ligne de produits dérivés (la publication du célèbre Bro Code entre autres).

Mais voilà, au bout de 4 ou 5 saisons, la série commence à stagner, à la fois à cause d’une intrigue autour de la mère qui n’en fini pas (nous en sommes alors à 1 ou 2 mères potentielles qui sont passées sous le nez de Ted) mais surtout les personnages commencent à faire du surplace. Ted le romantique devient Ted le boulet, le couple Lily et Marshall reste pour faire du cocooning, Robin a déjà la tête ailleurs et tout le show repose sur Barney. Là ou d’autres sitcoms comme the Big Bang Theory apportent de nouveaux personnages pour renouveler un peu les relations entre eux et initier de nouvelles blagues ou aborder de nouvelles facettes de l’amour ou de l’amitié, How I met you Mother n’invite plus personne et entretien une intrigue artificielle pendant 3 saisons avant de toucher le fond. Comment tomber plus pas ? en se tirant une balle dans le pied. Ici le meilleur atout était Barney et d’un seul coup, celui-ci change de caractère, s’adoucit et tombe amoureux de Robin … une love story totalement ridicule à laquelle jamais personne n’a cru et qui aura définitivement embourbé le show.

C’est donc seulement une fidélité aux personnages qu’on avait tout de même aimé qui nous fait rester jusqu’au bout … et cette envie de savoir qui serait finalement la mère des enfants de Ted. Mais la dernière saison sera un vrai supplice. Centrée exclusivement sur le (très) long weekend du mariage de Robin et Barney, cette 9e année nous fait désespérer avec des personnages qui ne sont plus que l’ombre d’eux mêmes et qui ne font que regarder leur passé avec nostalgie. Alors bien sûr il y a de très belles scènes avec de belles émotions à de rares instants et puis quelques gags qui nous feront sourire de temps en temps, mais on est loin du bon équilibre des débuts.

Quand à la mère, là où il aurait été judicieux d’apprendre à bien la connaitre et de voir son interaction avec le groupe (ce qui aurait permis de renouveler un peu le show, d’autant plus qu’elle est adorable et ne manque pas de caractère) pendant la saison entière, les scénaristes préfèrent nous la présenter par bribes avant la rencontre finale. Si bien qu’elle doit avoir un temps de présence d’à peu près 10 minutes sur l’ensemble de la saison, ce qui fait bien peu quand on nous apprend rapidement sa disparition dans les flashforward du long épisode final. Celui-ci a d’ailleurs le mérite de conclure la série sur ce que l’on savait depuis le début (Robin et Ted sont faits l’un pour l’autre), mais la touche émotionnelle ne sera pas là comme on pouvait l’espérer … seulement une certaine indifférence pour une série qui nous ennuyait et n’a jamais cherché à se remettre en selle.