THEATRE : Le voyage d’Alice en Suisse au Poche

Publié le 15 avril 2014 par Misteremma @misteremma

La Belgique et la Suisse ont toutes deux une manière différente d’aborder la fin de vie. Elles s’accordent toutefois sur l’absolue nécessité d’écouter les malades et de pouvoir entendre leur désir d’être définitivement soulagés. En Suisse, le code pénal suisse autorise l’assistance au suicide à condition que « celle-ci ne soit pas motivée par un mobile égoïste ». L’assistance au suicide (ou suicide assisté) se distingue de l’euthanasie car elle désigne le fait « de fournir à une personne les moyens de se suicider ». La mort n’est pas déclenchée par un tiers, mais par le patient lui-même. Dans les faits, des associations agréées gèrent les demandes. En 2009, il y aurait eu un peu plus de 300 suicides assistés en Suisse. En Belgique, la loi de mai 2002 reconnaît à chaque malade de demander l’euthanasie, pour autant qu’il soit dans les conditions édictées par la loi. L’euthanasie, pratiquée par un médecin, ne peut notamment être réalisée que « si le patient est capable, conscient au moment de sa demande », et que sa souffrance « physique et/ou psychique est constante, insupportable et inapaisable ». De 2002 à 2012, 5538 euthanasies ont été déclarées en Belgique, selon le rapport biannuel de la Commission Fédérale de Contrôle et d’Evaluation de l’Euthanasie.

C’est sur cette base que se construit Le voyage d’Alice en Suisse. Alice s’apprête à prendre le train pour la Suisse. Pas pour y faire du ski ou y planquer quelqu’argent sale sur un compte numéroté, non, Alice a un rendez-vous important avec le Docteur Strom.
Médecin controversé, il a accepté d’assister Alice dans sa volonté réitérée d’en finir avec la vie de souffrances sans fin qui est la sienne.
Dans une succession de séquences rapides où apparaissent de surprenants voire désopilants personnages, l’auteur nous fait passer sans transition du rire à l’émotion. La fin de la pièce, déconcertante, où le rationnel le dispute à l’absurde, nous laisse dans l’interrogation sur notre capacité à affronter l’inéluctable.

Lukas Bärfuss, l’auteur de la pièce, est né en 1971 à Thoune (Suisse). Ses pièces sont fréquemment jouées sur les plus grandes scènes de Suisse et d’Allemagne et ont été couronnées de nombreux prix. L’humour noir et un langage sans tabou définissent le style de cet auteur atypique.

Le voyage d’Alice en Suisse de Lukas Bärfuss
Traduction Helen Mauler et René Zahnd
Mise en scène de Roland Mahauden – Assisté de Grégory Praet
Avec Olivier Coyette, John Dobrynine, Julie Sommervogel, Nicole Valberg et Stéphanie Van Vyve

Du 22 avril au 17 mai 2014 à 20h30 au Poche
www.poche.be