Rien n’est nécessaire et rien n’est suffisant à la poésie. J’entends que la parole quotidienne et les formes les plus banales deviennent poésie dans la bouche de tel poète tandis que les paroles et les formes réputées poétiques tomberont à plat dans l’écriture d’un autre. Quelle est cette chose de plus qui sera présente ici et fera défaut ailleurs ? Une couleur de la vie ? Une plénitude ? Une lumière ? Une pauvreté Tout cela et rien de tout cela. Peut-être un accord quelque part en nous, une déchirure inguérissable. Un dénouement, une soudaine et inavouable évidence. Une qualité de vigilance, un feu qui se consume, l’oubli.
Lorand Gaspar