Décidément, je ne comprendrai jamais cette logique totalement imbécile qui consiste à exploiter nos réserves naturelles jusqu’à la folie, au point de risquer non seulement la fin de notre civilisation, déjà en train d’étouffer, ce qui finalement ne serait pas si grave en soi, mais la survie de toutes les espèces de notre planète.
Comment accepter en effet qu’on puisse (dans la seule perspective de s’enrichir de plus en plus, ou de prétendûment sauver notre économie, comme l’avancent cyniquement ces damnés défenseurs de l’exploitation du gaz de schiste ou de couche, que seule la cupidité motive) dévaster notre sous sol, massacrer nos paysages, dilapider notre patrimoine géologique jusqu’à épuisement, sans aucune limite raisonnable, au risque de la rupture du pacte de survie que nul n’a jamais osé briser depuis la nuit des temps ? Notre société n’a-t-elle donc pour seule valeur, unique, universelle et indétrônable, que la seule puissance de l’argent roi ? Qui ou quoi donc pourra enfin stopper cette course démentielle et criminelle ?
Un discours purement utopique et idéaliste de ma part, me direz-vous ? Pourtant, qui serait assez fou, ou inconscient, ou mal informé, ou victime de la propagande libérale intensive qui se répand si aisément dans les médias, pour nier les conclusions du dernier rapport du GIEC, une compilation de près de 20 000 études et projections scientifiques par plus de 800 chercheurs ?
Les phénomènes consécutifs à notre incurie planétaire sont à présent mieux connus et de plus en plus précis :
- réchauffement climatique entre 0,3 °C et 4,8 °C pour la période 2081-2100, l’incertitude étant liée aux quantités de gaz à effet de serre qui seront émises dans l’atmosphère à l’avenir.
"les émissions ont augmenté de 2,2 % par an contre 0,4 % en moyenne au cours des trois décennies précédentes. A ce rythme, le seuil des 2 °C supplémentaires, qui est l’objectif international réitéré lors des conférences successives des Nations unies sur le climat, sera franchi dès 2030 "
- un réchauffement indéniablement d’origine humaine :
" l’élévation de la température terrestre relevée depuis le milieu du XXe siècle est bel et bien le fait de l’accumulation des gaz à effet de serre d’origine humaine"
- Une hausse du niveau des mers jusqu’à un mètre :
" fonte de la banquise arctique estivale (qui a perdu, en surface, entre 9,4 % et 13,6 % depuis 1979)"
" Entre 1901 et 2010, les océans se sont déjà élevés de 19 cm."
" tout au long du siècle, les populations côtières – plusieurs centaines de millions de personnes selon le rapport, dont une grande part en Asie, en Europe ou en Amérique latine – seront soumises à des inondations de plus en plus fréquentes et à une érosion des littoraux en hausse, deux phénomènes aggravés par l’urbanisation massive des bords de mer."
- Des événements climatiques extrêmes plus nombreux
sécheresses, pluies diluviennes, ouragans plus fréquents
- Une insécurité alimentaire de plus en plus importante :
" les rendements des grandes cultures pourraient perdre en moyenne 2 % par décennie sans réel effort d’adaptation, alors que, pour répondre à la demande mondiale, il faudrait en augmenter la production de 14 % par décennie. La pêche sera aussi touchée, avec des espèces marines moins nombreuses autour des tropiques et de forts taux d’extinction au niveau local. Enfin, le GIEC évoque des pénuries d’eau en Afrique, en Asie et dans le sud de l’Australie
" Des problèmes sanitaires en hausse :
" augmentation des problèmes de santé dans de nombreuses régions, spécialement les pays en développement (accroissement des vagues de chaleur intense, mauvaise nutrition ou encore maladies liées à la contamination de l’eau et de la nourriture).
Des risques accrus d’extinction des espèces
Ces risques concernent « une large partie » des espèces terrestres et marines, dont de nombreuses « ne seront pas capables de se déplacer suffisamment rapidement pour trouver des climats plus adaptés » au cours des changements climatiques.
Plus de conflits et de rivalités
" augmentation des déplacements de population et des « risques de conflits violents » avec « une aggravation des facteurs classiques que sont la pauvreté et les chocs économiques ».
Conclusion :
"les experts du GIEC prônent des investissements dans les énergies peu carbonées (renouvelables, nucléaire) qui vont devoirtripler voire quadrupler d’ici 2050, l’efficacité énergétique des bâtiments doit être améliorée, sans oublier le développement des techniques de captage et de stockage du CO2. L’instauration de normes d’émissions plus contraignantes, la mis en place de taxes fondées sur les émissions (taxe carbone) et de marchés du carbone, la réduction des subventions aux énergies fossiles sont d’autres leviers possibles."
NB. je tiens à préciser au cas où vous ne le sauriez pas que je suis contre le recours à l’énergie nucléaire, qui produit des effets tout aussi nocifs en termes de survie de notre espèce à long terme que ceux dénoncés par le GIEC, ce qui m’apparait incohérent.