Michael Punke a grandi dans le Wyoming et a longtemps vécu dans le Montana. Il a travaillé à la Maison-Blanche comme Directeur des affaires économiques internationales ainsi qu'au Conseil de sécurité nationale et au Conseil économique national. Aujourd'hui, il est ambassadeur et le représentant permanent des Etats-Unis auprès de l'OMC et vit à Genève. Outre son roman, Le Revenant, en cours d'adaptation au cinéma, il a publié deux ouvrages sur l'histoire de l'Ouest américain et deux scénarios. Si le roman date de 2002, il vient tout juste de paraître chez nous.
« En 1823, au cours d'une expédition à travers les Grandes Plaines des Etats-Unis, le trappeur Hugh Glass est attaqué par un grizzly. Défiguré, le corps déchiqueté par la bête, Hugh est confié à deux volontaires chargés de le veiller jusqu'à sa mort puis de l'enterrer. En plein territoire indien, chaque heure qui passe amenuise les chances de ses gardiens de retrouver leurs compagnons. Aussi abandonnent-ils le blessé à son triste sort. Seul, désarmé et à bout de forces, Glass survit. Son unique motivation : la vengeance. Commence alors la légende de Hugh Glass : l'histoire d'un homme hors du commun qui va parcourir cinq mille kilomètres depuis le Dakota du Sud jusqu'au Nebraska pour retrouver ceux qui l'ont trahi... »
Basé sur une histoire réelle, de celles qui ont construit l’histoire de l’Amérique, le bouquin de Michael Punke relève du roman d’aventures comme ceux que je dévorais quand j’étais gamin. Western, avec ses trappeurs commerçant les fourrures, Indiens bons et méchants, forts perdus au milieu de nulle part, mais aussi histoire de pirates avec Jean Lafitte qui s’invite au scénario. Vous allez croire qu’il s’agit-là d’un émule de R.L.Stevenson, las ! Le talent en moins.
Certes le roman se lit bien, mais entre des aventures rocambolesques alternant avec une narration simpliste et le manque de subtilité psychologique des personnages, on comprend vite qu’il y a erreur de public de cible. Ce livre devrait être destiné à un jeune lectorat uniquement. L’écriture manque de puissance ou de souffle pour dépasser la simple relation du récit et intéresser réellement un lecteur moyennement exigeant. Donc, un roman qui se lit facilement et vite, mais « vite » dans le sens de passons rapidement à autre chose. Dommage car la matière scénaristique ne manquait pas, c’est le moins que l’on puisse dire.
« Jamais cependant il n’avait vu un corps humain dans cet état, juste après l’attaque. Glass était en lambeaux de la tête aux pieds. Son cuir chevelu pendait d’un côté de sa tête et il fallut un moment à Harris pour reconnaître les éléments qui composaient son visage. Le pire, c’était la gorge. Les griffes du grizzly avaient creusé trois rainures profondes, de l’épaule à l’autre côté du cou. Quelques centimètres de plus et la jugulaire aurait été sectionnée. Le coup de patte avait ouvert la gorge, tranchant dans le muscle et découvrant le gosier. Les griffes avaient aussi coupé la trachée et Harris, horrifié, vit une grosse bulle se former dans le sang qui coulait de la blessure. C’était le premier signe clair que Glass vivait encore. »