Étant totalement inconsciente d’un naturel optimiste, je me suis portée volontaire samedi pour accompagner Princesse1 et trois de ses copines au cinéma. Les parents me font confiance, ils partent du principe que 4 enfants, pour moi c’est de la rigolade. C’est ce que je croyais aussi.
Les ennuis ont commencé dès le choix du film. Elles voulaient voir Rio 2, et moi Cavalry….certes, une sombre histoire délirante de prêtre irlandais au bord de l’assassinat, ce n’est pas forcément indiqué à leur âge (8/9ans). Mais déjà petite, je détestais les films pour enfants…Enfin, bon, j’avais promis d’être sage….Bref, j’ai cédé, surtout que j’étais en minorité. Alors-y pour les perroquets bleus.
Photo:chattlibrary.com
Après un passage indispensable au stand pop corn, puis au stand friandises, et finalement au stand boissons, chargées comme des mulets en pleine expédition himalayenne (la salle était à l’étage…on a perdu un paquet de smarties dans l’escalier, la dure loi du sport), j’ai réussi à guider le troupeau jusqu’à nos places numérotées. Nous avons ensuite régalé l’ensemble du public d’une sorte de danse bizarre, entre la farandole et la bourrée auvergnate avant que tout le monde se décide à s’assoir. Apparemment, elles essayaient d’éviter la place à côté de moi. Et il a fallut aussi tenir compte des affinités popcornesques entre celles qui avaient pris sucré, mais qui voulaient échanger avec du salé et celles qui ne voulaient pas partager…heureusement, les autres parents étaient aussi débordés que moi, on ne s’est finalement pas trop fait remarqué. Mais on a eu notre deuxième échappée: un gobelet de coca, qui a dévalé l’allée jusqu’en bas, dans de grandes gerbes mousseuses, pour finir sur la chaussure d’un papa grincheux. Franchement, il y a vraiment des gens qui ne savent pas se tenir en public, surtout devant des enfants. Il s’est heureusement fait reprendre par la dame à côté, pendant que les filles et moi, sans nous concerter, prenions un air totalement innocent. Finalement, on s’entendait bien, malgré leurs goûts cinématographiques déplorables.
Au milieu de toutes ces émotions, on a presque loupé le début du film. Mais c’était sans compter avec le son, calé à fond, et sur les rires suraiguës de ma voisine de droite, non, pas une des gamines, une maman. Visiblement, c’était la première fois qu’elle mettait les pieds au cinéma, elle était très impressionnée. Ou alors elle avait des antécédents chevalins, vu son rire. Chacun sa famille. Cela dit, elle s’est poliment poussée pour nous laisser passer quand une des gamines a soudainement eu une envie pressante. Ce qui a instantanément déclencher la même chez les trois autres, même celle qui avait lâché son coca. Je ne savais pas qu’à cet âge, on pouvait avoir peur d’un sèche mains…pleurs et impatience des autres qui craignaient de ne plus pouvoir suivre l’intrigue compliquée en manquant trois minutes de film.
Le film en lui même a d’ailleurs beaucoup plu. C’est coloré, les images sont très jolies, ça chante, c’est plein de bons sentiments, les méchants perdent et les gentils gagnent. Les 4 gamines ont adoré. Ça m’a donne l’envie irrésistible de faire de la volaille rôtie au dîner. N’ayant pas de perroquet bleu sous la main, je me suis vengée sur un poulet.