Il fallait que je le fasse. Pour mes nerfs. Pour ne plus voir dans ma tête cette espèce d’horreur monstrueusement moche qu’est ce reboot ou je ne sais quoi en motion capture.
Nan, parce que si vous AVEZ vu les images de cette monstruosité, vous me comprenez.
Il y a un grand besoin de Tok, de Tantor, et de Clayton. Like, right now.
Je vais parler de Tarzan, and sod it.
Tarzan, c’est l’histoire d’un bébé humain dont les parents, victimes d’un naufrage, se font tuer par un jaguar. Adoptés par une maman gorille qui elle aussi a perdu son bébé dans les griffes de Sabor, Tarzan grandit, ni tout à fait singe, ni tout à fait homme, jusqu’au jour où une expédition dirigée par le Professeur Porter et sa fille Jane vient déranger le calme de la jungle…
Bien sûr, quiconque a déjà posé les yeux sur Greystoke avec Christophe Lambert connaissait déjà vaguement cette histoire avant de ne lire mon synopsis. Avec quelques modifications, bien entendu.
Mais ici, attention les ptits poulets, on fait dans le Disney. Et le Disney, il essaie toujours de donner un message, certes impossible à discerner quand on a huit ans comme moi au moment de sa sortie, mais il y en a un, et aujourd’hui, je vous le dévoile.
Tarzan, c’est l’Enfant Adopté avec majuscules. Ce film raconte comment un enfant adopté sans le consentement du conjoint et de la famille élargie de sa mère peut tenter de se faire une place. Surtout s’il ne ressemble pas à sa famille d’adoption.
Tarzan est humain, sans poil, pâle de peau. Le contraire d’un enfant adopté "différent" dans nos contrées, puisque là, c’est généralement des petits Africains ou Asiatiques qui perdent leur identité dans l’histoire.
Kerschtchak, ainsi que les autres femelles gorilles, jouent ici le rôle de la famille intolérante. "Tu ne seras jamais notre fils/neveu/petit-fils." "Tu n’es pas comme nous." Kala joue ici le rôle de la mère qui aime son enfant même si elle ne l’a pas porté pendant neuf mois (même si j’ignore le temps de gestation du gorille).
Tok et Tantor, les deux meilleurs amis, sont ici, comme les meilleurs amis dans la vraie vie, ignorants du mal-être que peut subir Tarzan. Il sont les enfants naturels de leurs parents, et l’acceptent tel qu’il est sans se poser de questions.
Et voilà, lorsque Tarzan arrive enfin à se distinguer de sa famille d’adoption en tant que "différent", voilà que revient sa famille biologique au grand galop, incarnée ici par les Porter et ce bon vieux Clayton.
Tarzan vit là le déchirement que tout enfant adopté vit à un moment ou à un autre: dois-je rester avec la mère qui m’a élevé, ou partir avec la famille qui est vraiment la mienne?
Cette histoire d’enfant tiraillé entre deux familles est d’ailleurs déchirante et bien jouée dans ce film, contrairement à un sale gosse que je connais dans une série que j’adore qui lui décide séance tenante de détester sa mère adoptive. Va crever, Henry!
Bref, voilà, digression terminée. Tarzan, ça parle donc d’adoption, de mal-être, et d’apprendre comment un enfant adopté peut s’aimer lui-même dans les différences qu’il a avec sa famille.
Il devrait prendre exemple sur les Jolie-Pitt. Belle famille ecclectique, ça!
Un autre point important de Tarzan qu’il faut souligner (parce que si je ne le fais pas je me tire une balle à moi-même pour mon hypocrisie), c’est la musique. Parce que, vous m’excuserez, mais les chansons que ce connard intersidéral de Phil Collins nous a pondues, elle me font soit rire soit pleurer. Y a pas de juste milieu. J’aime cette musique, j’aime cette voix, j’aime cet homme, pis c’est tout.
Je pense en avoir donc fait le tour.
Bref, les enfants, pour tous ceux qui ont hésité à regarder ce Disney parce que "Je suis trop vieux pour regarder ces bêtises", détachez vos yeux de menteurs de Mufasa et Simba et venez rencontrer Tarzan. Vous l’aimerez bien. ;)
Note: 8/10 (scénario: 8/10 – jeu: 6/10 (à part Valérie Lemercier et Gérard Rinaldi, le doublage est plutôt quelconque) – BO: 10/10 (ben, quoi?) – esprit Disney: 8/10)
"La semaine prochaine, on apprendra pourquoi Blanche-Neige n’a pas de morale: parce que c’est de la merde."