(Du blog QuedEspagne)Depuis 1946, l'église espagnole avait la faculté légale de faire inscrire à son nom, au cadastre, tout bâtiment, jardin ou autres cimetières sans avoir à prouver la réalité antérieure de cette propriété supposée. Une lettre de l'évêque suffisait pour que le cadastre s'exécute.En 1988, le gouvernement de José Maria Aznar élargit cette curieuse prérogative aux « temples de Culte » que la loi précédente ne comprenait pas, suscitant une grande famine cadastrale parmi les membres de l'église espagnole, qui ont inscrit à leur nom et à tour de bras, tout ce qui leur venait à l'esprit.
Parmi ces « appropriations » il y a entre autres, la mosquée de Córdoba, à l'intérieur de laquelle, après la Reconquista, a été construite la cathédrale, de laquelle Charles Quint avait dit : « vous avez détruit ce qui était unique au monde et vous avez mis à sa place ce que l'on peut voir n'importe où »Une nouvelle reforme de la « Loi Hypothécaire » espagnole tente de mettre un peu d'ordre dans l'affaire, et d'éviter que l’État soit dépouillé de certains de ses plus grands trésors historiques.Cervantès faisait dire à Don Quijote « con la Iglesia hemos topado, Sancho » (« nous avons butté contre l’Église, Sancho » Or, elle est encore ultra-puissante en Espagne et n'entend pas vraiment changer de manière d'agir.On en parlera certainement encore un bon moment de cette « prérogative » et de la propriété de nombreux monuments nationaux (quelques milliers) devenus « propriété privée » grâce à Monsieur Aznar.Les avocats spécialisés dans le pour et le contre de cette catégorie de questions ont de beaux honoraires à percevoir pendant encore un bon moment.© Jorge