Cathal, le chevalier-vampire, a été condamné par le conseil de ses pairs pour avoir agressé sa compagne, Nelly, une humaine. Une occasion en or pour ses ennemis, qui requièrent dix ans d’emprisonnement. Heureusement, sa loyauté passée lui permet de n’écoper que de trois mois d’enfermement, privé de compagnie et de sang bien sûr. Pendant qu’il dépérit à moitié fou dans une cellule, Nelly se mortifie, persuadée d’être responsable de l’agression. Elle a pourtant d’autres chats à fouetter: en tant que compagne du chevalier-vampire, elle est la cible de choix de ses ennemis qui souhaitent atteindre Cathal à travers elle. Une secte de fanatiques, connue sous le nom d’Asylum Vampire, tient notamment à s’en prendre à eux et ne ménage pas ses efforts. A peine sorti de prison, Cathal repend l’enquête pour découvrir quel personnage est derrière ce complot.
Je l’avoue, je suis restée sur ma faim. J’en attendais plus. Je voulais connaître davantage le monde des ichoriens (noms que se donnent les vampires), sur leurs moyens, sur leur histoire. J’ai beaucoup aimé les passages consacrés à Edern, le prince des vampires, et les responsabilités politiques qui lui incombent: on nous laisse entrevoir quelques grandes familles vampiriques disséminées à travers le monde aussi soeurs que rivales, et les tensions sous-jacentes d’une organisation qui peine à évoluer. J’ai aussi beaucoup aimé les malheureux ichoriens envoyés pour infiltrer la secte, et suivre leurs enquêtes et leur histoire plus longuement m’aurait beaucoup plu, puisque ce sont eux qui rassemblent les informations éloquentes sur le chef d’Asylum Vampire: j’aurais aimé suivre cela pas à pas.
Néanmoins, j’ai eu l’impression que tout cela ne visait qu’à servir de contexte à l’histoire d’amour entre Nelly et Cathal à laquelle je n’adhère toujours pas et qui a même tendance à m’agacer. J’ai eu du mal à voir Nelly rendue responsable de sa propre agression tout comme j’ai eu du mal à à la voir (encore) séquestrée par son amant pour la protéger au point qu’elle doive défoncer un portail avec un 4X4 pour sortir. J’ai eu l’impression d’une femme qui revient encore et toujours vers un bourreau dont elle ne peut pourtant pas supporter le fonctionnement, et à qui on répète à longueur de temps qu’il faudrait qu’elle fasse des efforts pour le comprendre. Heureusement, quelques voix dans le roman s’élèvent pour dénoncer cet archaïsme dérangeant, mais je n’ai pas vraiment eu l’impression qu’elle représentait la norme à suivre.
L’un dans l’autre, j’ai donc trouvé qu’on passait beaucoup de temps à me parler de ce qui m’intéressait moins (vu que c’était déjà le centre du premier tome et que j’avais à peu près fait le tour de cette relation d’attraction-destruction) et que ce qui faisait l’originalité de ce roman était traité de manière périphérique trop rapide.
En revanche, placer dans le livre une série d’illustrations est une excellente idée et elles sont d’une qualité exceptionnelle. Les traits des personnages, très fins et élégants, sont un véritable atout pour le livre.
La note de Mélu:
Encore un peu trop romantique pour moi.
Un mot sur l’auteur: Nathy (née en 1967) est une auteure française mais également une illustratrice. D’autres de ses oeuvres sur Ma Bouquinerie: