On va quitter le maelström des primeurs bordelais qui ont suscité sur ce blog bien des interventions : l'avenir nous dira dans deux ans, quand les vins seront en bouteilles, lesquels valent une mise en cave à des prix qu'on espère intéressants.
Le début du printemps, c'est la période de notre visite annuelle en Bourgogne. Cette année, dégustations aux domaines suivants : Rousseau, Mortet, Mugnier, Prieur, DRC.
Et c'est l'ouverture des terrasses dont notre favorite à Paris : Le Laurent où Alain Pégouret va ajouter à sa carte des suggestions régulières rappelant le temps des grandes heures, dont un vol-au-vent d'anthologie (ne pas confondre avec la bouchée à la reine, une préparation plus "costaud" avec béchamel).
Au Montrachet, à Puligny, avec Martin Wassmer à gauche : un tout grand producteur allemand. Les vins de cette soirée avec un géant absolu : Clos Sainte Hune 1992 : un vin qui impose un silence.Les crus allemands de Wassmer et Huber ont été à la hauteur (understatement) et quel plus beau final que cette Romanée St Vivant de la DRC ? La volaille servie comme il se doit en deux services. Là encore une totale réussite. Ne pas oublier les escargots qui sont ici une référence absolue. LE MONTRACHET A PULIGNY-MONTRACHET On a là, en Côte de Beaune, un hôtel-restaurant de premier niveau. Le touriste oenophile y trouvera son bonheur. Non seulement une table *
michelin largement méritée, mais aussi des livres régionaux de base, des organisations de visites de domaines, un grand parc, une terrasse pour apéritif et dîner, et des chambres où le wifi fonctionne !Le sage curieux appréciera les vins servis au verre et se laissera guider par une sommelière grâce à qui j'ai pu connaître les crus de
Borgeot (tout près, à Remigny) et ceux de J.M.
Guillon à Gevrey.
LES VISITES Chez Mugnier, c'est pur bonheur. Je suis plus que jamais un enthousiaste total de tous ses crus. Finesse, élégance, harmonie, complexité : tous les beaux mots du vin s'appliquent ici sans crainte d'excès de langage. Soyez gentil : quand vous visitez un domaine, apportez quelque chose. Là, Martin Wassmer a offert chez Rousseau un magnum de son Spätburgunder : un cru à découvrir. Euphémisme. Vous cherchez un très bon jambon persillé ? Courrez chez Guy, à Gevrey-Chambertin où la carte est belle, les mets plus que bons, et avec l'avantage d'être ouvert tous les jours. Service nickel-chrome. Beau millésime à la DRC où Monsieur Noblet nous a offert une verticale de Grands Echézeaux avant un superbe Bâtard d'anthologie. Mes romanéens ont été au niveau : l'honneur est sauf ! LE GJE AU CHATEAU LA DAUPHINE POUR LES VINS DU GRAND CERCLE Cette grande dégustation des vins du
GRAND CERCLE se déroule sur trois jours et se fait avec le lycée agricole de Montagne St Emilion qui gère toute la mise en place. Je tiens ici à souligner ici à quel point ces étudiants ont travaillé de façon remarquable. Tenue, sourire, sens du travail en équipe, politesse et intérêt pour le vin qu'ils ont pu développer en participant à quelques unes des sessions. Dans un monde où ces jeunes générations sont loin de bénéficier d'un futur facile, cette jeunesse a offert à tous les participants une belle leçon aux antipodes de ce que l'on croise trop souvent sur les écrans d'informations. Un grand merci à cette équipe.
Chapeau bas devant ces jeunes enthousiastes et pas glandeurs pour un sou ! Là, au sol, le glandeur interdit. DES VINS Riche semaine s'il en fut, avec des crus prêts à enthousiasmer les palais les plus délicats. Quand bien même - vous le verrez - on est dans des sphères différentes, tous ces vins ont apporté des plaisirs, des émotions qui les placent dans des sommets.
Apporté par le fiston, un vin riche, généreux, au soleil retenu, qui appelle une commande immédiate.Vu son prix (< € 9), on aurait tort de s'en priver. Une autre découverte filiale. Le cru d'AXA dans le Languedoc. Là encore une très belle découverte et là encore une richesse retenue, une belle maîtrise de haut niveau. Commande itou. Une folie dans une vie. Avoir des amis aussi généreux : je le souhaite à tous. Une belle tablée - nous étions 5 - au
Laurent, en terrasse où nous avons pu explorer toutes les nuances entre ces grands crus du
Domaine de la Romanée-Conti. Les 4 bouteilles étaient parfaites. Aucun reproche à faire à quiconque. Que le millésime soit jeune comme le La Tâche 2007 ou mûr comme le Richebourg 79, chacun nous a apporté, toujours dans le style d'extrême finesse des vins du Domaine, des nuances extraordinaires, des structures toujours discrètes mais jamais absentes, et une expression du
pinot noir à nulle autre pareille. Oui oui : il y a encore en Europe des amateurs fondus capables d'offrir de telles bouteilles. On ne dira jamais assez qu'on apprend tellement mieux le vin dans des comparaisons. Là, c'était l'approche de millésimes différents et de 4 terroirs qui développent leur personnalité au fur et à mesure du temps. Un moment unique : merci les amis !
Ce cru n'est plus donné après ses résultats à une session du GJE, et l'Allemagne est en train de découvrir qu'elle a des producteurs en rouge qui sont à l'aise à un niveau mondial. On vous la fait courte et simple : à plus de deux personnes, c'est faire pénitence. MUSIQUE J.S. Bach : toujours lui. Incroyable comme l'écoute à vélo (choisir de très bons écouteurs) des cantates profanes peut vous stimuler pour passer à Bordeaux les pont Mitterand et
Chaban-Delmas. Je défie n'importe quelle pilule honteuse d'apporter autant de soutien au cycliste matutinal.
FILM Noé. A éviter. Un magma lourd de lourd pour créationnistes. Pour l'approche du divin, revoir l'
Odyssée de l'Espace de
Kubrick. Tellement supérieur !
Christian Vadim jouant J.S. Bach : si c'est assez fidèle à la vie du Maître, on a un mal fou à accepter cet acteur dans ce rôle.Mais au moins un bon point : les extraits musicaux sont pris dans les enregistrements de
Karl Richter. Vous devinez ma satisfaction :-)
LECTURE La BD sur la Romanée-Conti. Là où moult ouvrages savants essaient de vous expliquer la Bourgogne, cette BD vous donne un nombre de clés et une galerie de portraits dans un bonheur bacchique qui est véritablement la ™ des auteurs. Un bijou dans le genre. Et surtout, bien lire les dernières pages où le lecteur a quelques explications sur ce qui est authentique et ce qui relève de l'imagination du scénariste et du dessinateur. Vous apprendrez d'où vient le nom Shangri-La. Bonne semaine à tous !