L’American Psychological Association nous apporte ici « quelques « trucs » pour préserver la relation de travail avec un supérieur hiérarchique stressé donc au comportement parfois « difficile » ou critique. Des conseils simples mais utiles alors qu’avec la crise économique, le climat professionnel est de plus en plus tendu, le stress augmente, les suicides aussi.
Le Pr Marilyn Puder-York, psychologue Clinique à New York expert des problèmes de stress en santé au travail, nous apporte ici quelques réponses.
Gérer un patron difficile passe par la compréhension des raisons de son comportement. Si son comportement difficile est passager et semble être le résultat d’une surcharge de stress plutôt que celui de sa personnalité, il y a de fortes chances qu’il puisse être modifié. S’il s’agit « d’un style » chroniquement hostile indépendant de la quantité de stress au travail, ilest peut être alors préférable de demander conseil à un responsable ou un professionnel des ressources humaines.
Gérer ses propres émotions négatives : Gérer un patron difficile passe aussi par la compréhension de ses propres émotions négatives en réaction au comportement difficile d’un supérieur hiérarchique. En effet, il ne s’agit pas de « tomber » dans un comportement autodestructeur, par exemple en faisant de l’obstruction ou en s’opposant systématiquement.
Savoir communiquer « positif » : Une fois ses émotions et son propre comportement maîtrisé, il s’agit de communiquer ses problèmes ou ses questions « dans un esprit positif et constructif » en préservant une atmosphère propice à la résolution des problèmes.
Faire face à la critique en préservant la relation de travail : En cas de critique, même injuste, il s’agit d’en discuter calmement, pas d’aller à la confrontation. L’analyse des problèmes doit être constructive et non contradictoire. La critique est parfois constructive car source d’indications sur le moyen de faire mieux et ne doit pas toujours être vécue comme une attaque personnelle. Il s’agit donc de savoir faire la séparation entre travail et ego personnel, de contrôler ses impulsions et ses émotions, de ne pas être sur la défensive. La critique doit être prise, autant que possible, comme une occasion de travailler ensemble dans un esprit de développement et de progrès. Se considérer en partenaire et non comme une victime contribue à cet esprit constructif.
Communiquer, ne pas craindre « les représailles » : Avec la crise, le climat professionnel tendu, la peur de s’exprimer est un sentiment fréquent. L’APA minimise ici le risque réel de représailles sous condition de s’exprimer de manière raisonnable et non-émotionnelle, et toujours sans être sur la défensive. Planifier sa communication au moment opportun et opter pour une forme diplomatique réduit considérablement ce risque.
Faire face à de plus en plus de stress au travail : Réduction des effectifs, réorganisations, délocalisations, réductions d’effectifs, précarité, la crise a apporté son lot de facteurs de pression et de stress. Au travail, il s’agit donc d’être capable « d’autonomisation » face aux facteurs de stress.
· Ne pas se sentir victime des circonstances contribue à se sentir plus autonome face à ces nouveaux facteurs.
· Ici, les dirigeants et les équipes RH ont tout à gagner à une communication interne franche, à la mise en place de plans de gestion de carrière cohérents en fonction du contexte, et quand cela est possible à optimiser la responsabilité de chaque employé dans la gestion de sa fonction et de ses relations de travail pour réduire l’anxiété et favoriser la motivation. Des salariés mieux informés et plus responsables de leur avenir professionnel, se sentant « moins impuissants », ont tendance à faire face plus efficace.
· Enfin, le stress est une affaire personnelle, dont les autres salariés peuvent ne même pas se rendre compte. La clé de la gestion du stress est donc de connaître ses propres sensibilités ou vulnérabilités à certaines contraintes spécifiques de l’environnement de travail et de savoir reconnaître les signes avant-coureurs de son propre corps et de son esprit. Une fois ces vulnérabilités connues et les signes perçus, il est temps de mettre en place sa stratégie personnelle de gestion du stress.
On peut se sentir dépassé et incapable de gérer ce processus anti-stress soi-même, ce peut être une bonne idée de consulter psychologue qui peut apporter l’accompagnement de long terme nécessaire pour mieux gérer son stress. Bien évidemment ces réflexions ou ses conseils ne s’adaptent pas à toutes les situations mais elles ont le mérite de souligner le travail à faire sur soi-même aussi, pour gérer le stress au travail et prévenir ses nombreuses conséquences sur la santé.
Source: American Psychological Association Avril 2014 Managing your boss (Visuel© Luis Louro – Fotolia.com)
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