Dès l’exergue, nous entrons dans un livre étrange et attirant. La signature de ce petit texte trouvera son sens dans le récit où tout est au pluriel. L’enfant qui se raconte, entre une mère que la guerre a faite veuve et un grand père agonisant, entre le Liban et un pays d’Europe, ne se désigne qu’au pluriel, il s’invente une fratrie mouvante qui semble le tenir vivant malgré tout : la guerre, la folie, la mort, la séparation. Tout le récit tourne autour des mères, la biologique et l’adoptive, et tout le récit aboutit aux pères. Le style, les mots, la tendresse, la violence, l’amour, la quête, nous emportent. Ecoutons le grand-père : « Dans votre détresse, dans votre douleur, emportez des réserves ».