Toi qui troubles la paix des nonchalantes eaux, La paix des eaux d’argent, la paix des eaux glacées ; Toi dont la barque joue avec les gais ruisseaux Dans le frémissement des rames balancées,
Pêcheur, — vois-tu couchée, auprès des longs roseaux, La fiancée unique entre les fiancées ? Sa robe s’enfle au gré des brises insensées, Comme s’enfle la voile au mât des lourds vaisseaux.
Sa chevelure tremble, et je tremble comme elle ; Dis-moi, pêcheur ami, le nom de cette belle, Ce nom cent fois appris et cent fois répété ;
Dis-moi toute harmonie avec ce nom unique, Toute grâce mêlée à toute volupté, Toute la poésie et toute la musique.
Daniel Bernard