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Via de la Plata . Étape 15: dialogue avec une route nationale

Publié le 12 avril 2014 par Sylvainbazin


Le titre de mon recit du jour est un peu trompeur: on ne dialogue pas avec une route nationale.
Cette "630", c'est son nom, je l'ai souvent croisee, parfois suivi quelques kilometres, puisqu elle suit elle aussi en parallèle l'antique trace de la Via de la Plata, mais jamais autant cotoye qu'aujourd hui.
En plus, a cet endroit, elle est large et tres empruntee. J'ai donc malheureusement du l'emprunter trop souvent aujourd hui. On ne dialogue pas avec l'automobile, quand on est a pied. On en ressent juste la violence, le bruit, la vitesse trop grande. Cette journee fut donc rarement agreable. Le paysage, a nouveau compose d'immenses lignes droites pleines de rien, n'apporte guere de joyeuses distractions. A part les quelques moments d'echanges agreables, comme ces quelques pas partages avec Ulrich avant que nous nous souhaitions mutuellement une bonne fin de voyage, le jeu de cache-cache avec la route ne fut guere amusant.
En bruit de fond, le vent qui souffle fort aujourd'hui, sur un ciel heureusement encore beau et bleu. Un passage plus agreable autour d'une large retenue d'eau, puis un chemin souvent rectiligne et en plus parfois eventre et perdu par d'immenses travaux devorant la plaine. On construit un chemin de fer. Cela m occasionne quelques sprints le long de la nationale, face aux camions, face au vent.
Je repense a mes penitents d'hier soir, cette impressionnante ceremonie morbide et belle, ce temps suspendu puisque la scene aurait aussi bien pu se derouler dans un autre siecle. Cet apres-midi, pour moi, c'est cependant aussi "only pain" ou presque.
Mais enfin mes pieds me font un peu moins souffrir et j'avance tout de même, ce qui est tres positif. Déjà au loin se dessinent les montagnes de la belle Galice. J'y serai bientôt j'espere. Le pelerinage est aussi un defi.
J'ecris tout ca devant un verre d'Estrela, dans un bar ou quelques pelerins on déjà entame leurs diners. Je vais attendre l'heure espagnole, même si j'ai peur que tout le monde dorme déjà dans le refuge plein comme un oeuf ou j'ai atterri a Granja de Moruela. Le decalage horaire entre pelerins et mode de vie espagnol ne va pas sans me poser quelques questions...enfin je me prepare a mal dormir et a repartir affronter la plaine demain.
Ah oui, j'oubliais: me voici a la croisee des chemins. Ici se separent les voies qui menent a Astorga, qui rejoint ensuite le Camino Frances, et le Camino Mozarabe que je vais suivre maintenant, pour decouvrir encore.

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Sylvain


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