Certes, les Municipales ont été l’occasion de tester l’alliance mais sans
que ce soit réellement une réussite. Il y eu beaucoup de listes communes avec
l’UMP et comme on pouvait s’y attendre c’est l’UMP et elle seule qui a été
donnée comme la grande gagnante de ces élections. On n’a quasiment pas parlé de
l’Alternative et très peu de l’UDI ou du MoDem.
A la veille des élections européennes, la situation n’est pas fameuse. Le
dernier
sondage en date met les listes UDI/MoDem en 4ème position avec 9%
d’intentions de vote, loin derrière les trois premiers et talonnée par le Front
de Gauche (8%). Certes ce n’est qu’un sondage, certes la campagne n’est pas
vraiment lancée, certes l’abstention annoncée serait énorme et certes le nombre
d’indécis serait lui aussi conséquent (34%) mais pour autant, 9% c’est peu.
C’est le score de François Bayrou à la dernière élection présidentielle. Pour
rappel le MoDem à lui tout seule avait fait 8,5% en 2009.
Pourtant, les élections européennes avec leur mode de scrutin, sont une des
rares occasions dont disposent les petits partis pour affirmer leur autonomie
par rapport aux partis dominants. En 2009, Europe Ecologie avait su la saisir.
En 2014, cela aurait du être le premier véritable test pour l’Alternative entre
un PS à l’agonie, une UMP discréditée et un FN plus populiste que
jamais.
D’autant plus que L’UDI et surtout le MoDem sont profondément européens, et
qu’ils ont, à ce titre, une véritable légitimité pour parler
d’Europe.
Malheureusement, pour plusieurs raisons, le Centre va passer à coté de ce
qui aurait pu être l’élection fondatrice de l’Alternative.
La première raison, c’est l’absence de leaders.
L’Alternative c’est la création de deux hommes : François Bayrou et
Jean-Louis Borloo. Le premier vient d’être élu à Pau et a promis à ses ouailles
de s’y consacrer pleinement au point
d’annoncer qu’il ne se présenterait pas à la présidentielle de 2017. Pas
certain qu’il tienne sa promesse sur ce dernier point mais François Bayrou ne
se présentera aux européennes, il sera donc nécessairement moins
présent.
Le second vient d’abandonner la politique. Or, L’UDI reposait sur Jean-Louis
Borloo. Ce ne sont pas Jean-Christophe Lagarde, Yves Jégo ou Hervé Morin qui
pourront porter suffisamment la voie du Centre et l’imposer face à l'encombrant
et hégémonique allié, l’UMP.
C’est également Jean-Louis Borloo qui a porté le projet d’alliance avec le
MoDem contre quelques uns de ses amis, pas certain que son successeur soit dans
le même état d’esprit.
La seconde raison est plus grave, l’Alternative n’a pas de projet original
pour l’Europe ou si elle en a un, il est bien caché. Et ça, c’est une faute que
de ne pas avoir mis dans la corbeille de mariage un tel projet à partir du
moment où l’élection européenne était la première vraie échéance pour
justifier, faire connaitre et valoriser l’alliance.
Dans une campagne qui sera réduite à peau de chagrin, promouvoir avant tout
le monde un projet original aurait permis au Centre de sortir du lot. Au lieu
de ça, en l’absence de têtes d’affiche dont la voix porte dans l’opinion, et
d’un programme original, il n’y a effectivement aucune raison pour que
l’Alternative se sorte des scores médiocres dans lesquels elle semble bien
partie pour s’embourber.
Dans notre monde politique bipolaire, les occasions de montrer que l’on existe et que l’on peut peser sur la vie politique sont rares. Il y a les élections présidentielles et les européennes dans une moindre mesure. Sans préjuger de ce qu’il peut se passer d’ici 2017, les prochaines présidentielles ne s’annoncent pas sous de très bonnes augures faute d’un candidat crédible. Quand aux européennes, elles seront sans nul doute une occasion ratée telle qu’elle ne se représente qu’une fois tous les 5 ans.