- qu’il existe plusieurs options, lorsqu’on arrive au tiers de sa vie. On peut commencer par essayer de convaincre les sceptiques que la méthode de calcul pour affirmer qu’on est tiers de sa vie est infaillible. On peut ensuite choisir de se retourner sur le premier tiers, anticiper ce que sera le second, ou encore se demander ce que sera le dernier. On peut, aussi, essayer de chercher dans des livres ou des sites quelle sera la météo planétaire en 2104 pour prévoir comment s’habiller à la toute fin de sa vie. On peut faire remarquer que 2104 et 2014 sont assez cousins, et que la remarque s’arrête là. On peut se dire que les années passées ont été belles, mais qu’elles sont passées, et qu’il faut donc penser aux futures pour les rendre encore plus belles. On peut surtout affirmer qu’on pourrait disserter des heures sur le sujet sans être jamais certain qu’il passionne alentour.
- que le premier ministre a annoncé dans son discours de politique générale le redécoupage des régions à l’horizon 2017. On passerait à 12 régions. Trois ne seraient pas touchées, l’Île-de-France, la Provence-Alpes Côte d’Azur et la Corse. Et pour les autres, la Bourgogne et la Franche-Comté fusionneraient, tout comme la Picardie et le Nord-Pas-de-Calais, la Basse Normandie et la Haute Normandie, le Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées, ainsi que l’Auvergne et Rhône-Alpes. Et on regrouperait l’Alsace, la Lorraine et la Champagne-Ardennes, ainsi que le Poitou-Charentes, l’Aquitaine et le Limousin. Quid des cartes, des livres de géo, des plaques d’immatriculation, des papiers administratifs, des administrations elles-mêmes, des bols, des teeshirts, des marques, des produits régionaux, bref, quid de la re-dénomination, du re-baptême, des ré-appellations ? On peut surtout affirmer qu’on pourrait disserter des heures sur le sujet sans être jamais certain qu’il dépassionne alentour.
- que Christine Boutin a déclaré hier qu'il avait été maladroit de sa part d'avoir qualifié l'homosexualité d'abomination, dans un magazine au début du mois, je précise, et elle a regretté que son propos ait pu être mal compris, voire blesser. Pouvons-nous nous permettre d’altérer le mot jurisprudence, la prendre à son propre piège en quelque sorte, et user du même procédé ? Pouvons-nous affirmer que Christine Boutin est conne, réactionnaire, insultante et même pire que ça, puis, tranquillement, sereinement, enchaîner en déclarant que notre propos était peut-être un peu maladroit et en regrettant qu’il ait été mal compris ou qu’il ait blessé ? On peut surtout affirmer qu’on pourrait disserter des heures sur le sujet sans être jamais certain qu’il passionne alentour.
samedi 12 avril 2014