Angélique // De Ariel Zeitoun. Avec Gérard Lanvin, Nora Arnezeder et Tomer Sisley.
Comment en France on peut oser produire des films comme Angélique ? En tout cas celui-ci fait sans aucun doute partie des pires films français que j’ai pu voir ces derniers
temps. L’histoire d’Angélique, marquise des anges, avait-elle besoin d’être repeinte une nouvelle fois au cinéma ? Je ne pense pas. Surtout que le film n’ajoute rien du tout à la
mythologie du personnage sans compter que l’on s’ennuie tout du long. On a l’impression de voir un mauvais film allemand, de ceux que l’on retrouve l’après-midi sur nos chaînes hertzienne. Avec
des dialogues honteux, une mise en scène des plus cheaps et des personnages dénaturés, la version de Bernard Borderie a au moins le mérite d’être beaucoup plus amusante.
Ariel Zeitoun, metteur en scène du très mauvais Le Dernier Gang ou encore de Bimboland débarque ici à Ringardland pour nous histoire de fesses
potelées. La mise en scène du réalisateur aurait pu être bonne mais c’est malheureusement tout le contraire qui se passe avec cet étron qui semble oublier que le cinéma français mérite bien mieux
en termes de films d’époque.
Le destin incroyable d’Angélique : une jeune fille aussi belle qu’insoumise, qui trouvera dans son amour pour Joffrey de Peyrac la force de combattre l’injustice et la tyrannie dans un siècle
en proie aux luttes de pouvoir, aux inégalités et à l’oppression…
Angélique a l’écriture lourde. Le scénario manque cruellement de panache et nous offre donc une suite de scènes plus inintéressantes et ridicules les unes que les autres.
J’aurais aimé être charmé par quelque chose de kitch car il y avait largement de quoi faire mais Angélique se prend bien trop au sérieux et le film échoue là où justement il
aurait pu gagner des points. Le sérieux du film impose donc une mise en scène lourdingue et une caméra sans aucun relief. On a l’impression de voir une production sans envergure et ce malgré les
15 millions d’euros de budget (ce n’est pas rien tout de même). Au milieu de tout ça surnage une musique ridicule qui ne colle jamais vraiment à ce que l’on voit à l’écran ou bien rend le tout
beaucoup trop lisse et pathétique (je pense notamment aux scènes les plus romantiques à la musique de publicité de parfum). On ne pouvait pas faire ce navet sans Gérard Lanvin
dans le rôle de Joffrey de Peyrac. L’acteur cabotine comme rarement au cinéma et c’est bien dommage, même si l’acteur n’avait pas grande matière à travailler avec ce qu’il avait entre les
mains.
Son personnage est vide alors que le film passe très souvent du coq à l’âne. Je pense que pour raconter correctement l’histoire d’Angélique, il aurait fallu que le film dure
beaucoup plus longtemps. Mais même de ce point de vue là je ne vois pas comment il aurait été intéressant de le voir durer plus longtemps tant le tout devient très rapidement irritant. Dans tout
ça on retrouve donc une mise en scène ridicule, un montage au couteau et bien évidemment des effets de style bien étranges (notamment les ralentis notamment lors de la scène du bûcher, les
travelings qui tentent de donner de l’envergure à des scènes ridicules, les gros plans, etc.). Ariel Zeitoun qui n’a jamais marqué le cinéma français délivre donc ici
certainement ce qu’il a pu faire de plus mauvais (et pourtant il en tenait déjà une bonne couche avec Bimboland… comme quoi). Je me demande comment en 2013 on peut encore oser
produire de tels trucs immondes quand même.
Note : 0/10. En bref, un étron comme on n’en fait plus au cinéma en France.
Date de sortie : 18 décembre 2013