Décidément, Jean-Luc Mélenchon a un problème avec les médias. Il l’a encore démontré hier soir, lors du "Grand Journal". Alors qu’il avait écouté sans broncher son nouvel ami Olivier Besancenot, avec qui il manifestera samedi, son naturel râleur et insultant pour les journalistes revint au galop, dès que Jean-Baptiste Malet entra sur le plateau. Bien que celui-ci monopolisât la parole.
Et ce fut au tour du leader du NPA de rester coi.
S’il me semble intéressant de s’arrêter sur le dialogue qui s’ensuivit, c’est qu’il est symptomatique d’une certaine idée de la liberté d’expression, inquiétante selon moi. Il faut en décortiquer la rhétorique.
Le chroniqueur, qui a publié des enquêtes dans "Le Monde diplomatique" et qu’on ne peut donc suspecter de dire n’importe quoi, fut d’abord accueilli par une interjection dévaluante du responsable du Parti de gauche :
"Voici le sketch : les médias parlent des médias dans le médias…".
Premier procédé de dévaluation : démonétiser la parole de l’analyste en lui attribuant un genre de discours qui n’est pas le sien : le considérer comme un pur divertissement destiné à faire rire l’auditoire, plutôt que comme un discours sérieux.