"LE PEUPLE VIVANT DU CÔTE DU SOLEIL".LES SÂMES(LAPONS).Mort et Chamanisme (suite).

Publié le 11 avril 2014 par Regardeloigne


Etre chaman n'a donc rien à voir avec nos modernes pourvoyeurs de stages chamaniques. C'est un destin douloureux contre lequel l'élu se rebelle d'abord, qui le voue à une vie marginale, errante (il est parfois à la limite de la folie) dont la communauté se méfie autant qu'elle en a besoin. Il est souvent épuisé symboliquement et physiquement par des heures de transes et de danse et où il " joue " réellement sa vie ou du moins sa santé psychique . Le chaman est un " passeur ", un médiateur reconnu par la communauté parce qu'il est lui-même un être à part " border line ".(mais le noaidi sâme ne se distingue pas par son costume à l'encontre du chaman sibérien) qui par dons et une initiation , longue et pénible au cours de laquelle il doit faire de nombreuses preuves de son pouvoir réel, est capable de voyages " extatiques "dans l'au-delà ou l'Ailleurs .Dans un cosmos à plusieurs niveaux et parce qu'il existerait, comme dit, une entité spirituelle qui peut sortir du corps, il serait capable de manipuler et maitriser certaines forces cosmiques aidé en cela par des esprits animaux auxiliaires ou en se métamorphosant lui-même en animal. Il se sert d'un tambour et d'autres instruments, et il connaît la musique, le chant, le rythme et le mouvement grâce auxquels il entre, lors d'une transe, dans un autre état de conscience. Pour cela, le noaidi doit battre du tambour et chanter ; pour soutenir son inspiration, il se peut que, comme ses collègues sibériens, il avale des psychotropes ; Le jeûne fait aussi partie de ses préparatifs. Le chaman appelle ses esprits auxiliaires en chantant et en s'accompagnant de roulements de tambour monotones. Tout cela a pour but de le faire entrer dans un état second, une transe cataleptique profonde. Le noaidi gît inconscient entre une demi-heure et une heure, pendant lesquels il est considéré comme négociant avec ses esprits -animaux auxiliaires. (Le renne combat pour lui et l'oiseau lui sert de guide). Le voyage est en effet dramatique : si l'on prend l'exemple de la maladie, celle-ci n'est pas considérée comme un malheur individuel, mais comme une attaque de forces extérieures (parfois de sorcellerie) contre l'équilibre du monde existant. Dans ces cas-là, on attend du chaman qu'il maîtrise la situation, qu'il en donne une explication conforme à la vision du monde de la communauté et qu'il sorte la personne et son entourage de la crise. Il s'agit, dans une agonie par exemple, d'un vol de " l'âme libre " que les esprits des morts cherchent ou ont réussi à emmener dans leur monde (vision du coma). L'entreprise de guérison consisterait pour le chaman à se rendre psychiquement dans ce monde (au risque réel de s'y perdre, la transe et l'épuisement de la séance lui faisant totalement perdre l'influence du monde extérieur.) et d'y ramener l'âme perdue au prix d'âpres négociations. Pour soigner les maladies bénignes, il a recours aux plantes ou aux incantations


" Venons-en maintenant au chamanisme, où la transe est comme dans le dhikr, conduite, puisque le chamane est le musiquant de sa propre entrée en transe (qu'il soit aidé dans son rôle par un assistant qui, le moment venu, le relaie, en particulier lorsqu'il perd conscience, ne change rien à la règle).
Les relations de la musique avec la transe s'organisent, ici encore, suivant un système particulier, mais les choses se présentent de façon plus complexe que précédemment. L'instrument de musique du chamane est chargé de significations symboliques en rapport avec son voyage, ou plus exactement avec le ou les mondes où il se rend pendant la transe. Si le tambour - quand tambour il y a car, rappelons-le, même en Asie centrale ce n'est pas toujours lui qui est en jeu - a un rôle dans le déclenchement de la transe, contrairement à ce qui a pu être dit ce n'est ni par suite de je ne sais quelle action neurophysiologique propre à cet instrument, nous en avons assez parlé, ni par le biais d'une monotonie " obsédante " qui n'existe, elle aussi, que dans l'imagination de certains auteurs. Musicalement, le tambour chamanique - ou tout autre instrument qui en tient lieu - a pour fonction essentielle de soutenir le chant, de marquer le rythme qui est le grand appui de la danse et de dramatiser l'action ou de la ponctuer. Bref, son rôle est celui qui est le sien dans n'importe quelle musique de théâtre, à ceci près, encore une fois, qu'il est chargé de signification symbolique et que celle-ci est à son tour chargée, sans aucun doute, d'un certain pouvoir émotionnel. Mais là encore nous sommes sur le plan psychologique et culturel. Quant au chant, il a plusieurs aspects différents, tantôt invocatoire lorsqu'il s'agit d'appeler les esprits auxiliaires, tantôt descriptif ou narratif lorsque le chamane raconte son voyage, mais sa caractéristique propre est d'être incantatoire. Le chamane est un magicien, et son chant fait surgir et vivre le monde imaginaire de l'invisible. Sans chant, l'imaginaire chamanique serait inconcevable. (L'imaginaire de la possession, au contraire, peut s'en passer et se contenter d'une musique purement instrumentale, opérant par signaux codés dont l'équivalence verbale est secondaire.) Par ailleurs, chanter est pour le chamane le grand moyen de communier avec l'assistance, cette assistance dont il ne saurait se passer et qui le soutient de ses réponses en chœur, appels et répons créant réchauffement réciproque et suscitant ce climat émotionnel et cette excitation indispensables à l'éclosion de la transe. Pour le chamane enfin, chanter et tambouriner (ou jouer du hochet) c'est s'inciter lui-même à la danse. Sous le poids d'un costume souvent très pesant, celle-ci prend les dimensions d'un exercice exténuant, responsable, à coup sûr, de certaines pertes de conscience. Chamaniser, autrement dit chanter et danser, est autant une technique du corps qu'un exercice de l'esprit. En tant qu'il est à la fois chanteur, instrumentiste et danseur, le chamane apparaît comme étant, de tous les pratiquants de la transe, celui qui fait, de loin, l'usage le plus complet de la musique...

..." Au fond de tous nos états mystiques ", écrit Mauss (1936), il y a des " techniques du corps ", des " moyens biologiques d'entrer en communication avec le Dieu ". Remplaçons, pour généraliser plus commodément, les mots " états mystiques " et " communication avec le Dieu " par " transe religieuse ", il est clair que pour les Bochiman d'Afrique du Sud comme pour les chamanes d'Asie centrale, pour les Chlustes de Russie, les Soufi du Proche-Orient ou les Shakers des États-Unis, la transe est très largement une affaire de technique du corps, dont le chant et la danse, conjugués, sont les deux principaux moyens. Mais ce serait i une erreur fondamentale que de réduire ces diverses formes de transe à diverses formes de techniques du corps, utilisant diverses combinaisons du chant et de la danse. La technique, n'opère que parce qu'elle est au service d'une croyance et parce que la transe constitue un modèle culturel intégré à une certaine représentation générale du monde. Il y a là une donnée intellectuelle qui est essentielle et qui sous-tend aussi bien la psychologie que la physiologie de la transe. C'est ce qui fait que l'entrée en transe semble toujours suspendue à une sorte de clause restrictive : si bien préparé qu'on y puisse être, physiquement et psychologiquement, encore faut-il qu'on y soit prêt intellectuellement et qu'on ait décidé (plus ou moins inconsciemment) de s'y abandonner " Gilbert Rouget La Musique Et La Transe. Tel Gallimard.



Parmi les instruments, le plus important et le plus visible est le tambour

Le tambour- en sâme goavddis comportait des accessoires un marteau en forme de T, taillé en os de renne, ainsi qu'une breloque fixée à la peau du tambour, que l'on agitait pour la prédiction et que l'on nomme généralement en Laponie finlandaise arpa (" sort "). Le " sort " est composé de plusieurs anneaux métalliques attachés ensemble. Il y a encore une ceinture, un sac en peau de renne ou de plongeon arctique, dans lequel le tambour est rangé, toujours placé dans le coin sacré de la tente. Tout tambour est tabou pour les femmes ; elles n'ont même pas le droit de passer par le lieu que le tambour a traversé ni de toucher au coin sacré de la tente où on le range.

le tambour sâme aurait donc été donc un véritable Microcosme symbolisant la conception d'ensemble du Macrocosme.

" Pendant le récit de Jensi, Jovva était resté étendu sur le plancher. Certes, ils se connaissaient depuis longtemps, depuis leur jeunesse. Ils s'étaient rencontrés chaque été, mais ils ne s'étaient jamais ouverts l'un à l'autre comme ce soir-là. Cela tenait sans doute à ce que Jensi comprenait que, bientôt, ils se quitteraient pour de bon. Il voulait confier à son ami d'été ce que toute sa vie il avait gardé secret. Jensi poursuivit :

- Récemment, il y a eu un bateau de pêche en péril et mon frère était à bord. Couché ici dans ma maison, j'ai entendu clairement ses appels de détresse. Je le voyais nettement dans le fjord, dans ce bateau en train de sombrer. Je me suis levé d'un bond, je me suis emparé du tambour que je place toujours sous ma tête quand je dors et j'ai couru à toutes jambes jusqu'à mon abri de tourbe. Là, je suis tombé à genoux comme d'habitude, j'ai crié de toutes mes forces et j'ai supplié les puissances de secourir mon frère. Hélas, elles m'ont répondu à haute voix : " II est trop tard ! Le bateau a déjà coulé et tu ne reverras jamais ton frère ! " Alors, je n'ai pu retenir mes sanglots, je n'avais jamais été aussi seul.

Pendant que Jensi parlait ainsi, Jowa, qui le regardait, remarqua le tambour qu'il tenait entre ses mains. Ce tambour avait l'air vivant, il semblait vouloir s'envoler et quitter Jensi, et la sueur perlait au front du vieil homme. Jovva eut soudain peur de toutes ces puissances inconnues rassemblées autour de son ami. Jensi s'en aperçut et essaya d'apaiser Jovva en lui remettant le tambour. Il entendait ainsi l'initier au secret. Jovva se dressa sur son séant, se saisit du tambour et dit d'une voix tremblante : - Je n'ai pas la force de tenir ce tambour dans mes mains, puisque le secret ne m'en a pas été confié. Je n'ai pas le droit de pénétrer de force dans le monde des esprits. Seuls ceux qui ont prêté le serment ont ce droit. Apparemment, Jensi, tu es un de ces initiés. Puisque nous sommes seuls ici, dans ton monde des esprits, ne peux-tu pas me parler de ce tambour ?

Quand il se réveilla dans l'après-midi, Jovva était encore en pensée chez Jensi, cet homme extraordinaire qui lui avait confié de tels secrets qu'il ne les avait jamais soupçonnés. Il ne se sentait pas encore la force d'en parler. Il voulait rester seul jusqu'au moment où il se déciderait à livrer les secrets de Jensi à ceux de la Sita (communauté). Il évita donc, pendant plusieurs jours, la compagnie des autres., un soir, Anta et Marie vinrent le trouver dans sa kota, bientôt rejoints par tous ceux de la sita. Ils voulaient avoir des nouvelles du village. Alors, Jovva raconta qu'il avait passé une nuit chez Jensi, le nojd du village. S'agissait-il vraiment d'un nojd ? demanda Anta. Avait-il bien accompli quelque chose d'extraordinaire ? Jowa répondit :

- Certainement ! Il n'est pas seul. Quand on le regarde de face, il est laid comme un pou. Mais, de dos, il a beaucoup d'allure. Tu ne l'as pas remarqué, Anta ? Anta sursauta et déclara : - Ce doit être comme tu le dis, bien que je n'y aie pas pensé.

Marie écoutait avec attention. Elle s'exclama :

- Vous avez donc un nojd vous aussi ? Mais c'est terrifiant. Il faut surtout n'en rien dire. J'avais entendu parler de ces gens-là, dans la sita où je suis née, mais je n'avais jamais habité si près de l'un d'eux.

Anta regarda calmement Marie et dit :

- Il n'y a pas à avoir peur d'un nojd. Il n'y a pas si longtemps le nojd était notre prêtre, le prêtre qui s'exprimait dans notre langue. Son art lui permettait de secourir les personnes en danger et de punir les voleurs et les filous.. Plongé dans une profonde méditation, Jovva bourra sa pipe avec lenteur et saisit dans le foyer un morceau de braise, puis il se ravisa et le reposa avec précaution. Il déclara.

Jadis le nojd était un homme qui inspirait la confiance et le respect, non seulement dans la sita mais aussi dans tout le pays. On allait le chercher avec un renne et une pulka par n'importe quel temps, à n'importe quel moment. Si quelqu'un était mal en point et avait besoin d'être secouru sur-le-champ, il pouvait même arriver que les puissances fassent directement appel au nojd. Dans ce cas-là, le nojd devait se mettre immédiatement en route. Mais il pouvait intercéder aussi par le simple pouvoir de sa volonté. Cette volonté, il la tenait des esprits supérieurs auxquels il avait juré fidélité340. J'ai beaucoup entendu parler de ces choses-là, quand j'étais jeune. Les anciens disaient aussi que le nojd était un homme solitaire et très pauvre. Je n'ai toujours pas compris si les puissances s'attachent plus volontiers à quelqu'un de seul et de très pauvre ou si le nojd devient pauvre parce qu'il se laisse aller à la misère, l'activité de sa pensée l'absorbant tout entier. Mais je crois qu'un solitaire, face à un danger grave, peut implorer le secours des puissances avec tant d'ardeur qu'il est entendu et qu'elles lui répondent : " Nous voici. " Mais, alors, elles lui demandent de leur jurer fidélité, de se tenir toujours prêt à les entendre et de demeurer ferme dans sa foi. Puis, dans le cours de sa vie, se développent les relations du nojd avec un monde que nous autres, hommes ordinaires, ne pouvons voir ni entendre.

Anta écoutait dans le recueillement chaque parole prononcée par Jovva. Ainsi, pensait-il, le nojd doit être un homme très fort et très sage, pourvu d'une foi si profonde qu'elle lui suffit pour vivre et lui permet de secourir un grand nombre de malheureux. Anta demanda, si Jensi lui avait raconté comment l'art du nojd s'était manifesté au tout commencement. Jovva répondit


- Oui, Jensi m'en a beaucoup parlé pendant cette nuit-là. Les familles d'autrefois inscrivaient leur marque sur des pierres et des souches d'une forme particulière pour indiquer que tel territoire leur appartenait et que toute personne étrangère à ce territoire n'avait pas le droit d'y habiter, d'y pêcher ou d'y chasser. Quand ces familles s'éteignirent, la marque tomba dans l'oubli. Or, ceux qui vinrent après découvrirent cette marque et en éprouvèrent bien entendu de l'inquiétude : ils ne l'avaient jamais vue et n'en avaient même jamais entendu parler. Ils délibérèrent pour essayer de savoir quel sens secret elle pouvait bien cacher et ils firent part de leur découverte à leurs voisins. L'un d'eux, qui avait le don d'interpréter les secrets de la vie, dit : " Je crois que c'est un signe que nous adressent tous les êtres invisibles et les puissances qui sont autour de nous, celles qui se manifestent dans le grondement du tonnerre, les hurlements de la tempête, les avalanches en montagne, la mort des rennes et les grandes agressions des loups ; dans tout ce qui répand la terreur, dans les maladies graves et la misère qui frappent les bêtes et les hommes. Nous devons essayer de nous adresser aux puissances, afin qu'elles nous protègent, nous et nos bêtes. Nous devons implorer leurs secours et leur présenter nos offrandes. " " Après ces paroles, poursuivit Jovva, tous se regardèrent. Ils étaient tellement plongés dans leurs pensées qu'ils ne dirent pas un mot. Ils se séparèrent et tous méditèrent sur ce qu'ils avaient vu et entendu.

" Pendant de longues années, de nouveaux nojd furent contraints de rechercher le support le plus approprié pour graver leurs marques. Il dut alors leur venir à l'esprit que le plus naturel était d'utiliser les peaux : des peaux, ils en avaient toujours, c'étaient des chasseurs. Le nojd commença par tendre la peau entre deux baguettes pour y graver son signe avec une pierre suffisamment acérée, puis il en colora le dessin avec de l'écorce d'aulne longuement mâchée et mêlée à de la salive. Par la suite, il dut s'apercevoir que la peau résonnait quand il frappait dessus avec une baguette. Ce fut là une grande découverte. Il pouvait, désormais, accorder ce nouveau son à sa propre voix, il entrait ainsi plus facilement dans l'état d'esprit voulu et exerçait sans doute sur ceux qui imploraient son aide une action plus efficace. Le tambour était né, mais il fallut beaucoup de peine et d'amour pour qu'il se transforme.
En tout cas, le nojd pouvait l'emporter dans son sac et entrer en communication avec les puissances quand il avaitjeune renne dut être utilisée sur le tambour à la façon d'un index qu'on promenait sur la peau. Plus tard, quand on commença à se servir du couteau, on tailla cet index dans des bois de renne ; il fut gravé et décoré. Il s'agissait pour le nojd de diriger l'index à sa guise. Quand l'index s'arrêtait sur le signe choisi, le nojd savait qu'il tenait en main le pouvoir d'agir, et il commençait alors à " jojker " : il invoquait bonheur, malheur, succès, échec, amour, mort. L'art du nojd était un art très difficile, expliqua Jowa. Le nojd avait conclu un pacte avec les puissances, les bonnes et les mauvaises ; il s'était engagé à ne jamais se servir d'un signe à mauvais escient, à ne jamais tenter d'infliger de souffrances à un innocent. S'il y contrevenait, les puissances mauvaises se retournaient contre lui et il mourait d'une mort très douloureuse.

Anta, qui avait suivi avec attention, demanda alors à Jowa :

- Et après ? Que sont devenus ces hommes qui étaient si étroitement liés aux forces spirituelles lapones ?

- Quand la nouvelle religion s'établit dans la vallée de Kaitum, le pasteur interdit à tous ceux qu'il rencontrait de croire au tambour. Il eut des paroles dures, essayant de faire peur à tous afin d'être obéi. Les faibles et les lâches embrassèrent la nouvelle religion et se prirent de haine pour l'ancienne, crachant leur tabac dans les yeux du nojd et menaçant de le pendre. Ils brisèrent, brûlèrent tous les tambours qui tombèrent entre leurs mains.....


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Certaines peintures sont de l'artiste finnois d'origine Sâme:KALERVO PALSA(1947/1987).On on rapproché son art de celui de Frieda KAHLO.

Merci à l'aimable correspondant qui vient de m'adresser cette video: