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La tablette numérique, nouvelle coqueluche des Brésiliens

Publié le 11 avril 2014 par Pnordey @latelier

Le Brésil, de plus en plus connecté, rattrape son retard technologique à grande vitesse. Les tablettes tactiles y prennent de l'importance comme outil de connexion et reflètent le fort dynamisme du secteur numérique.

Le marché brésilien des technologies, regroupant la commercialisation d’appareils, de programmes et de services informatiques, fait preuve d’un fort dynamisme. Il devrait progresser de 9,2% en 2014, selon le cabinet de consulting IDC. En 2013, la croissance  du secteur était de 9,5%, contre 4% dans le monde. Le Brésil se positionne désormais comme le 4eplus gros marché TI après les Etats-Unis, la Chine et le Japon. 

Fait remarquable : la percée, spectaculaire, des tablettes numérique au sein des familles brésiliennes. Le marché des tablettes a ainsi enregistré un véritable boom avec un taux de croissance en volume des ventes de +119% entre 2012 et 2013. Cette année, la croissance devrait se ralentir, mais rester élevée (+35%). En 2014, 10,7 millions de tablettes devraient être écoulées, contre 8,4 millions de notebooks, ce qui placerait pour la première fois la tablette au premier rang des appareils numériques vendus au pays de la Samba.

Un attrait pour la nouveauté et des incitations fiscales fortes

L’expansion des ventes de ce nouvel outil multimédia serait avant tout due à un effet prix : un nombre croissant de marques nationales (Positivo, DL, Estrela, Tectoy, Multilaser) concurrencent les grands players internationaux (Apple, Samsung, Sem Toshiba, Motorola, Panasonic) avec des modèles low cost à moins de 250 dollars afin de gagner rapidement des parts de marché, notamment dans la classe moyenne émergente.

L’engouement est alimenté par le gouvernement fédéral, qui a lancé un vaste plan visant à équiper les écoles publiques en tablettes tactiles et considérablement réduit la charge fiscale pour renforcer l'attractivité du pays aux yeux des fabricants de produits électroniques. Résultat : le Brésil est devenu une plateforme d’assemblage de tablettes destinées au marché sud-américain. Même les iPad (et bientôt les iPad mini) sont fabriqués localement dans les usines de Foxconn installées dans la ville de Jundiai qui a récemment inauguré une avenue Steve Jobs en hommage au fondateur d’Apple.

Grand perdant : les PC, de plus en plus concurrencés par les ordinateurs portables et les tablettes. En 2013, l’ordinateur portable était encore le support technologique préféré des Brésiliens, avec 8,2 millions d’unités vendues, contre 7,9 millions de tablettes. A partir de 2014, la croissance des ventes de portables devrait ralentir. Il faut dire que la tablette arrive souvent pour la première fois dans les mains du consommateur brésilien en complément, et non en opposition, au notebook qui, lui, vient remplacer un PC plus ancien. Ce faisant, les notebooks et les tablettes ont déjà largement dépassé le nombre d’ordinateurs de bureau écoulés en 2013 (5,7 millions). La vente des PC devrait même encore se tasser en 2014 pour atteindre 4,7 millions d’unités vendues.


Des opportunités à saisir au Brésil

La diffusion rapide des tablettes comme objet de désir et de consommation dans les familles brésiliennes crée des opportunités pour tous les acteurs, des start-up aux grands groupes : apps spécialisées, vidéos et jeux en ligne, publicité digitale, etc. Le marché est énorme, notamment dans les secteurs du divertissement et de l’éducation, pour équiper en applications spécifiques des tablettes à l’interface simplifiée, spécialement conçues pour les enfants. Développée par la start-up paulista Atheva qui a importé au Brésil le concept français du soutien scolaire, la plateforme Kademi vise ainsi, avec ses apps éducatives, un marché de 46 millions d’enfants scolarisés à 80% dans le public. Ses clients ? Les écoles primaires et les lycées qui s’équipent à tour de bras.

Moins médiatique, l'arrivée des tablettes dans le secteur industriel est également de plus en plus forte. Comme les terminaux grands publics ne sont pas toujours adaptés à des usages de terrain, des fournisseurs locaux se sont spécialisés dans le développement d’équipements mobiles robustes, conformes aux certifications de certains secteurs, comme la sécurité publique, la santé ou l’agrobusiness. C’est le cas de l’entreprise mineira Maxtrack, qui a équipé les forces de police de São Paulo en mini tablettes numériques durcies et dotées de GPS, permettant aux policiers sur le terrain d’avoir accès à une information mise à jour en temps réel et de gagner en productivité dans le traitement des données.

Les gouvernements des États et des villes qui accueilleront les matchs de la Coupe du Monde en juin sont également en train d’équiper en tablettes et apps interactives les principales coopératives de taxis. L’enjeu : mieux informer les touristes, mais aussi faciliter les échanges avec des chauffeurs peu familiarisés avec l’anglais. Rien qu’à São Paulo, 3500 taxis devraient être équipés cette année. C’est une entreprise de technologie de Bahia, Comtecno, qui a été sélectionnée pour développer la solution et fournir les informations en anglais et espagnol.

On parle beaucoup de la puissance des réseaux sociaux au Brésil. Mais elle n’est qu’un aspect du paysage numérique brésilien. L’engouement pour les tablettes et les ordinateurs portables montre le goût croissant et complémentaire des Brésiliens pour le hardware et crée des opportunités dans tous les secteurs.


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