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Only lovers left alive

Publié le 11 avril 2014 par Dukefleed
Only lovers left aliveVampire dandy
A Détroit vit Adam, musicien underground déprimé par le monde des hommes. Eve, son amoureuse de toujours et de très longue date, vit à Tanger ; énigmatique, elle a plus de ressource de survie que son conjoint. Des siècles qu’ils se connaissent ces deux là. Eve va retrouver à Detroit son amoureux dépressif lorsque la petite sœur d’Eve débarque et va chambouler leur vie bien réglée.Jim Jarmush signe ici un film de vampire loin des productions actuelles du genre ; « Twilight » et autres productions pour adolescents. Ses vampires sont des êtres sophistiqués et cultivés déprimés par le peu de culture des vivants. Eux les esthètes de l’art, aristocrates dans l’âme, sont le miroir d’une humanité qui pourri tout ce qu’elle touche : culture, valeurs,… Jarmush, derrière ces êtres vieux de plusieurs siècles ayant côtoyés voir influencés les grands hommes passés (Shakespeare, Lord Byron, Einstein, Schubert,…), nous renvoie toute la médiocrité de notre époque, une charge contre notre société du divertissement. Et quelle ville plus que Détroit peut symboliser un capitalisme agonisant.Cette critique de notre époque n’apparait qu’en filigrane d’un amour éternel et nonchalant. Ces êtres sophistiqués et civilisés ont le bon goût de plus trouver le sang dans le cou des mortels ; ils se fournissent en hémoglobine dans les stocks hospitaliers. Et tout est comme çà, truffé d’humour feutré.Jim Jarmush prouve encore sa maitrise esthétique à travers ce film. La séquence d’ouverture est une splendeur de contemplation et de langueur. Le tout est porté par une bande son à l’unisson de l’image, jazzy en diable. Mais voilà on a l’impression au bout de 40’ que « l’art pour l’art » atteint vite ses propres limites ; l’ennui. Concentré donc sur l’image et l’adéquation avec la musique mais beaucoup moins sur un scénario poussif. Il ne se passe pas grand-chose ; en faire un style, pourquoi pas, mais j’adhère guère.Cette fable est élégante comme son dandy de réalisateur, lascive comme ses deux protagonistes aux canines acérées, mais ennuyeuse à souhait. Dans le Parisien, Pierre Vavasseur résume assez bien mon impression : « Chef-d'oeuvre de cinéphilie pour spectateurs masos, ce film est sans doute formellement très beau, mais globulement soporifique ».
Sorti en 2014

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