DÉPRESSION et ALLAITEMENT: Peut-on poursuivre les antidépresseurs? – PSANZ

Publié le 11 avril 2014 par Santelog @santelog

C’est non seulement possible mais souvent plus efficace pour l’allaitement, conclut cette étude de l’Université d’Adélaïde, de poursuivre son traitement par antidépresseurs durant la grossesse et l’allaitement, car les femmes qui poursuivent leur traitement seront plus enclines à allaiter leur bébé jusqu’à 6 mois et plus. Ces données, présentées à la 18ème Réunion annuelle de la Perinatal Society of Australia and New Zealand (PSANZ) suggèrent également que la quantité de médicament antidépresseur dans le lait maternel est très faible et que les bénéfices de l’allaitement maternel l’emportent sur les risques liés au médicament.

Il faut cependant, en amont des résultats de cette étude, rappeler que de précédentes études ont abouti à des conclusions contradictoires, sur les risques éventuels de la prise d’antidépresseur durant la grossesse. Si une première étude avait conclu à l’absence d’impact sur la croissance de l’enfant, si une seconde avait conclu à l’absence de risque accru de décès pour l’enfant, une troisième, plus récente, publiée dans la revue PLoS ONE suggère néanmoins un effet néfaste, l’augmentation du taux de naissances prématurées. Cependant, tous les experts s’accordent sur la poursuite des antidépresseurs en présence d’un besoin clinique évident.

Les chercheurs de l’Université d’Adélaïde ont suivi 368 femmes traitées par antidépresseurs avant de devenir enceintes et constatent que,

·   les deux tiers des femmes (67 %) ont cessé de prendre leurs médicaments antidépresseurs soit après être tombée enceinte, soit pendant l’allaitement,

·   un tiers des femmes (33 %) a poursuivi son traitement durant la grossesse et l’allaitement.

·   Ces femmes ont, dans une plus large proportion, poursuivi l’allaitement au sein jusqu’à 6 mois et plus.

 

Les bénéfices de l’allaitement l’emportent sur les risques liés aux antidépresseurs : «  En revanche, les femmes qui avaient arrêté leur traitement étaient plus susceptibles d’arrêter l’allaitement dans les tout premiers mois  », explique l’auteur, le Dr Luke Grzeskowiak. Selon ses données, il estime que les avantages pour la santé de l’allaitement maternel prolongé l’emportent largement sur le risque connu pour le bébé lié aux antidépresseurs. Un message d’autant plus important à délivrer à la mère, que l’allaitement a aussi l’avantage pour l’enfant et sa maman, d’apporter un certain degré de protection contre la dépression post-natale. La quantité de médicament antidépresseur présente dans le lait maternel de la mère est très faible.

Globalement, l’étude suggère ainsi la poursuite des antidépresseurs pour optimiser les chances de poursuite de l’allaitement qui donne de meilleurs résultats pour le couple mère-enfant. Des résultats qui participent aussi à combler la fréquente lacune d’informations des femmes sur les effets des médicaments pendant la grossesse et l’allaitement.

Source: Perinatal Society of Australia and New Zealand (PSANZ) Annual Conference via Eurekalert (AAAS) Proof that antidepressants and breastfeeding can mix

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