Le billet de JPROCK :
Qui n’a pas dansé au son de "Do you really want to hurt me » ou "Karma Chameleon » pour ceux d’entre nous qui ont connu les années 80 ?
A cette époque Culture Club faisait les beaux jours des charts emmené par son leader charismatique l’exubérant Boy George.
Quelques décennies plus tard peuplées de scandales, de kilos excédentaires reperdus ensuite, de périodes plus ou moins glorieuses où drogues et alcool étaient
omniprésentes et s'ajoutaient à une vie sexuelle trépidante, George Alan O’Dowd revient sous les feux de l’actualité avec un nouvel album « This is what I do » et une tournée solo qui passe ce
soir par l’Ancienne Belgique.
C’est en configuration « box » que la salle bruxelloise accueille ce soir le natif londonien.
Mais tout d’abord sur le coup de 20h c’est Day One qui s’empare de la scène.
Le band a récemment participé au concours Eurosong 2014, le programme télé servant à sélectionner le représentant belge à l’Eurovision. Il n'a pas gagné, laissant la victoire au rondouillard et
sympathique wallon Axel Hirsoux.
Sorte de Daft Punk belge ( ils portent tous des masques) les musiciens de Day One chauffent la salle de belle manière avec des titres electro-dance et parfois trip hop interprétés par une
chanteuse à la voix imposante.
Qui se cache derrière les masques ?
Allez savoir... Quoique la presse flamande a déjà émis quelques hypothèses.
Un bon moment donc, même si tout ça, malgré le buzz du pseudo incognito, manque un peu d’originalité.
Il est 21h lorsque les musiciens de Boy George font leur apparition sur scène.
Deux choristes, trois cuivres, un batteur, un bassiste, un guitariste et un claviériste garnissent les planches et tout ce petit monde est bien vite rejoint par la star amaigrie qui semble dans
une forme vocale et physique impeccable.
Très élégant dans son costume bariolé, le chanteur est impressionnant vocalement dans "Play me "qui ouvre le show suivi de « Live your Life »aux cuivres frémissants.
Les titres s’enchaînent tandis que la salle danse de manière chaloupée, puis c’est "My God ", le single façon gospel, efficace en diable.
Le Boy semble en grande forme, et dédie « I’ll tumble for you » aux gays présents dans la salle.
Tout se passe fort bien avec une prestation qui tient mieux que ses promesses et un public heureux de partager ces bons moments.
Puis c’est l’incident.
Un type au premier rang filme le concert et semble utiliser le flash pour ses photos, et Boy George lui fait une première
remarque. L'individu ne semble pas en tenir compte même après une deuxième allusion du chanteur qui soudain plonge dans la fosse pour aller remonter les bretelles au spectateur indiscipliné.
Sur scène c’est la confusion. Le band interloqué s’arrête de jouer, et tout le monde disparaît en coulisse pendant une bonne minute avant de réapparaître et de continuer le show comme si de rien
n’était.
Ouf ! Plus de peur que de mal.
Entretemps, Boy George s’est changé et arbore maintenant un nouveau chapeau et une veste de camouflage pour attaquer la poppy "Nice and Slow » avant d'enchaîner avec "Bigger than War" tiré du
dernier album.
Retour ensuite à l’époque bénie de 1982 avec le hit "Do you really want to hurt me » qui ravit toute la salle.
Devant moi, trois jeunes et jolies blondinettes tanguent lascivement au rythme de la musique et arborent fièrement un t-shirt Boy George imprimé spécialement pour la circonstance et sur lequel on
peut lire leurs prénoms : Marie, Isa et Marinella !
Indiscutablement, le Boy séduit donc bien toutes les générations !
"Feel the Vibration" enfonce le clou avant de laisser place à une surprenante version de "It’ain’t me baby" de Bob Dylan avant que le band ne regagne les coulisses.
Mais le public en veut plus et hurle à pleins poumons.
Retour on stage de Mister George avec "King of everything" avant que la star ne saisisse un harmonica pour le countrysant « It’s Easy ».
La foule accueille ensuite "Karma Chameleon" avec un bonheur non dissimulé tandis que le titre se transforme d’un coup en "Get it On », le mega hit de Marc Bolan et T. Rex.
Punaise, ça fait du bien ! Ca vous nettoie les oreilles de belle manière, et le public en raffole.
C’est au son d’un titre incantatoire , "Bow Dow Mister » durant lequel les "Hare rama, Hare Krishna" sont scandés de concert par Boy George et par la foule, que le chanteur à la voix d’or quitte
définitivement la scène.
Boy George est de retour et en grande forme, qu’on se le dise !
Et il paraît même qu’une entrée en studio avec Culture Club pour l'enregistrement d'un nouvel album est imminente.
En voilà une bonne nouvelle !
Texte et photos : JPROCK.