Le Baccharis halimifolia.
« Au Bocal du Tech, le Baccharis halimifolia, - ou Seneçon en arbre, parfois appelé «faux-cotonnier» en raison des tapis de graines qu'il produit en automne, des graines peuvent attendre jusqu’à cinq ans avant de germer -, originaire de l’Est des États-Unis, - Floride, Massachussets, Texas, Golfe du Mexique... -, devient la strate arbustive dominante, aux dépens de la végétation indigène, de la ripisylve.... », tel est le cri d'alarme lancé par les botanistes catalans.
Arbuste de 2 à 4 mètres, dressé, à croissance rapide, - 30 à 40 centimètres par an -, à feuilles persistantes du genre Baccharis, - plus de 300 espèces -, de la famille des Asteraceae et de l'ordre des Asterales, il a été introduit, pour sa rusticité, sa vigueur, sa résistance au sel et au froid et son absence de maladie, en France, vers 1683, en Australie, en Nouvelle Zélande et en Espagne, pour ses qualités ornementales et a été cultivé, dès 1796, au Jardin des Plantes de Paris et, à partir de 1824, au Jardin des Plantes de Montpellier. Il s’est ensuite échappé des jardins et s’est propagé dans le milieu naturel où il a été aperçu dès 1862, sur Villeneuve les Magdelone, Gruissan et Vauvert, et dès 1915, sur le Croisic. Les populations, à partir de ces stations initiales où il a été planté, se sont, lors, progressivement accrues et étendues, en se propageant le long des routes et voies d’accès des zones remaniées, sur l’ensemble des côtes atlantiques européennes et tout autour de la Méditerranée.
En outre, les capacités de développement de cette espèce facilitent grandement son invasion. La reproduction sexuée, particulièrement efficace, lui permet de se disséminer sur de longues distances et la reproduction végétative lui permet de se maintenir quoiqu’il arrive sur les zones déjà conquises. Ces dispositions font du Baccharis halimifolia un compétiteur hors pair qu’aucune autre espèce ne peut concurrencer. Ayant une capacité de transformation profonde des paysages littoraux, il remplace petit à petit les espèces locales plus fragiles et moins compétitives, atteint l’identité des espaces côtiers, lagunaires et marécageux, et remplace les formations végétales originales typiques de ces milieux comme les marais à Jonc maritime, les Roselières, les pelouses des dépressions dunaires.
Enfin, sa surpopulation, provoquant des nuisances aux écosystèmes à cause de ses gros buissons impénétrables, ralentit le vent et réduit l’évaporation de l’eau dans les marais salants, et limite l’accès des paludiers aux différentes zones de leur exploitation. Réputé peu appétant et toxique pour le bétail, les animaux ne l’apprécient guère. Toutefois, les jeunes plants, aux tiges et aux feuilles encore tendres, sont consommés, en particulier, par les moutons. Malheureusement, le Séneçon en arbre utilisant également la multiplication végétative, lorsqu’un pied est coupé, la souche émet rapidement de nouvelles pousses ou se régénére à partir d’un simple morceau de racine.
En France, le Baccharis est largement naturalisé dans les plaines côtières et les secteurs humides des côtes atlantiques, - Gironde, Bassin d'Arcachon, Basses-Pyrénées - et méditerranéennes, - de la frontière espagnole à la Camargue -, a sérieusement colonisé la presqu'île guérandaise, le Sud de la Bretagne, le Finistère, les Côtes d’Armor et l’Ille et Vilaine et sa présence se fait de plus en plus remarquer en Brière. Dans ces régions, tendant à remplacer la flore locale en formant des buissons particulièrement touffus, il est considéré comme une plante envahissante et est devenu l'ennemi des paludiers et de la biodiversité.
Et en Belgique, par « Circulaire relative aux plantes exotiques envahissantes », en date du 30 Mai 2013, promulguée par le Ministre wallon des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine, avec effet rétroactif au 1er Janvier de même année, cette espèce est considérée comme « invasive » et son semis et sa plantation, ainsi que les synonymes, les cultivars et les variétés qui dérivent directement de cette espèce, sont interdits en Région wallonne.
Arbrisseau dioïque, aux tiges dressées, très branchues à rameaux glabres, couverts de minuscules écailles, ses feuilles sont caduques, alternes, simples, brièvement pétiolées ou sessiles, à limbe elliptique à ovale, grossièrement denté, - 3 à 5 dents -, pour les feuilles caulinaires, ou étroit et sub-entier pour les feuilles des rameaux fleuris. Son inflorescence, doté à sa base d'un involucre à bractées imbriquées, sub-égales et subaiguës, se caractérise par des racèmes, - grappes -, de capitules groupés par 1 à 5 sur des pédoncules axillaires ou terminaux, formant de grandes panicules, - grappe de grappes sur un axe simple.- Ses fleurs, soit toutes pistillées et filiformes, soit hermaphrodites et à ovaire avorté, sont toutes tubuleuses à corolle blanc jaunâtre. Et ses fruits sont des akènes peu comprimés et côtelés, surmontés d’un pappus formé de soies un peu plumeuses près du sommet.
Bibliographie
M. Geze, Le Baccharis : un envahisseur indésirable, 1999, Bulletin de la Société des sciences naturelles de l'Ouest de la France. p. 39- 41.