Cette tour aux diverses vies, nous la découvrons par l'image. Celle des hommes et des femmes qui l'habitent encore, photographiés dans des ascenseurs. Celle des portes des appartements, bien souvent fermées, parfois ouvertes sur son ou ses occupant(s). Celle des fenêtres qui ouvrent sur l'intérieur de cette tour ronde et creuse. Celle des écrans de télé. Et celle fantasmée des publicités. Au sous-sol, on pénètre plus loin dans l'intimité des habitants. Tout un pan de vie de Kabangu est épinglé sur un mur : demandes de visas et autres formulaires, cartes et papiers divers. Kabangu vivait dans l'appartement 3607 de la tour. Autres appartements, autres objets, prospectus publicitaires, photos. Aucun espace de la tour n'est laissé inexploré, des sous-sol au sommet, elle dévoile un peu de ceux qui l'ont habitée... ou qui l'ont rêvée.
A travers une scénographie neutre et enveloppante, le visiteur découvre des images, des objets et des mots. Des piles de papiers sur la tour Ponte éclairent un aspect du lieu : "les gens entre eux", "j'ai acheté Ponte", "appartement 3607", "African queen", "ectoplasme géologique" et "ni voir ni être vu". On mise sur l'exhaustivité et le réalisme. Mais l'ensemble agite l'imaginaire du visiteur, entre cette tour et les représentations qui s'y attachent, entre architecture et habitants.