Mon texte ce soir sera un peu plus bref, a l'image de mon etape qui ne comptait que 38 kilometres. Un peu plus sec peut-etre, comme le paysage de cette etape qui peut se resumer a une succession de longues lignes droites au milieu des champs, puis entre l'autoroute et les champs. Ce fut fastidieu et assez monotone. Ce fut une etape comme il en existe toujours au cours de ces longs pelerinage. Une etape ou on souffre plus que l'on apprecie le voyage.
Pourtant, malgre la fatigue, les pieds en feu et de mauvais coups de soleil aux mollets, j'avais apprecie ma (trop breve sans doute) visite de Salamanque.
C'est curieux les souvenir d'enfance: Salamanque, j'y etais alle avec mes parents, en 1988, en escale avant un voyage au Portugal. Or c'est un des endroits, quand même bien nombreux car mes parents m'ont emmene dans bien des endroits d'Europe pendant mon enfance, qui m avait laisse un souvenir parmi les plus precis et les plus nets. Le regard de l'homme que je suis devenu, qui va avoir tout de même 36 ans, se souvenait tres bien des sensations de l'enfant de 10 ans qui avait foule ces rues, autrefois. Je suis d'ailleurs toujours le même, je pense. Dans mon souvenir, allez savoir pourquoi, la ville comptait davantage de denivele.
J'ai ainsi retrouver le grand portail de la cathedrale ancienne, la belle bibliothèque municipale. J'ai bien diner en ville, après m etre refugie dans un cafe pour eviter l'orage qui s'est abbatu subitement sur la ville, peu après mon arrivee.
Le lendemain matin, après une nuit bien perturbee par mes douleurs aux pieds et aux mollets, j'ai pris du temps pour admirer a nouveau le centre de cette ville qui semble garder une grande activite universitaire. Le programme Erasmus a l'air d'y battre son plein et j'ai croise de nombreux jeunes francais. J'ai pris un petit dejeuner sur la plaza mayor, puis un autre un peu plus loin. Je sens qu'il faut que je mange pour recuperer un peu.
Je passe donc vite sur mon etape qui fut de plus en plus penible au fil des longues lignes droites, a cause de mes pieds et du soleil.
Le meilleur de la journee fut une fois arrive a El Cubo. L'auberge de la Tor es un lieu agreable ou Felippe et sa femme pratiquent un bon accueil proche de celui d'une chambre d'hote a la francaise. Le patron, Felippe, prend d'ailleurs l'aperitif, un verre de vin blanc local (ma consommation de vin et de biere sur cette Via de la Plata commence a ressembler a celle du commissaire Maigret pendant une enquete, mais enfin...), avec ses hotes après avoir nourri ses deux beaux chevaux.
Ses hotes sont trois ce soir: moi mis a part, un madrilene et Ulrich, un suisse de Basle, qui est aujourd hui medecin ORL dans le Grison. Il me connaissait déjà: Alix, que j'ai rencontre il y a deux jours, lui avait donne par mail l'adresse de mon blog. Le monde du chemin est petit!
Nous discutons bien agreablement pourr cloturer la soiree, en evoquant nos belles rencontres et ce chemin qui attire des passionnes, ayant en general déjà chemine sur d'autres voies.
Pour Ulrich, c'est également une troisieme: il était parti de chez lui pour Fistera, comme moi, en 2012, a accompagne des gardes suisses sur la Via Francigena en Italie.
Ce voyage la, il a decide de le faire pour se donner un temps a lui, en accord avec sa femme et ses associes. Et il apprecie tant cette saine fatigue de journee sans voiture et sans stress, qui lui redonnera de l'energie pour repartir dans son metier ensuite.
Demain, comme je suis fatigue, j'irai sans doute avec lui a Zamora, une petite etape de 31 kms.
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Sylvain