Blaireau

Par Jperino @Jonoripe

Dans la famille des mustélidés, j’ai parlé du furet et aussi des ratons laveurs de la Barbade  mais jamais du blaireau.

L’animal bien sûr, pas l’individu grossier, antipathique et raseur, votre voisin, qui ne voit pas plus loin que son blaire et ne sort pas de son trou.

Le blaireau vient de gagner la bataille d'Angleterre. Grâce à Brian May, l'ancien guitariste de Queen, les english vont cesser l'abattage à tord et à travers de ces petites bêtes à poils noir et blanc, accusées de transmettre la tuberculose bovine.

Chez nous, les écolos législateurs, adeptes de 1984, changent le vocabulaire. Le projet de loi sur la biodiversité compte 72 articles. Il met fin aux termes nuisibles et malfaisants hérités de l'ancien code rural  jugés trop anthropocentrés. Ces termes seront remplacés dorénavant par déprédateurs.

Ne traitez donc plus votre voisin, ce blaireau qui répand des tonnes d’engrais et pesticides sur ses 400 mètres carrés de terrain, de nuisibles ou de malfaisant, traitez le de déprédateur. Vous pouvez aussi continuer de le traiter de blaireau, ou de badger s’il est anglais, de tasso s’il est italien. En vieux français, on disait un taisson, en patois savoyard un tasson. Par ici, on dit "gras comme un tasson".

Vocabulaire: Déprédation vient du latin depredatio qui veut dire pillage, dépouillement. Praedere, piller en latin, praeda veut dire butin et aussi proie.

Question de faune éthique*: On ne dit plus « c’est la croix et la bannière » mais « c'est la proie et la tanière (du blaireau) »

*Ne pas confondre avec la faune étique qui elle se porte très mal.