Il y a quelques années, étudiant non loin du Botanique, je passais régulièrement par l’établissement pour y chercher leur flyer avec leurs concerts à venir. Parce qu’un show au Bota, c’était un show pratique dans le sens où je pouvais tout simplement l’enchaîner avec mes cours. Pas cher, parce que la plupart du temps, le prix tourne autour de 12-15€ en prévente ce qui, personnellement, m’encourageait à ouvrir le portefeuille pour des artistes que je connaissais peu ou pas. Chaleureux, parce que tu as généralement l’occasion de discuter avec ces derniers après l’événement. Et puis intime, parce que leurs salles sont de petites capacités, ce qui veut dire que tu es proche de ta star préférée et que tu peux assister aux festivités assise contre le mur de l’Orangerie (testé et approuvé mais sans géants devant moi ceci dit), ce qui est non négligeable lorsque a. tu es une feignasse b. tu as mal aux pieds à force d’avoir dansé/sauté c. on t’a traîné à un concert que tu ne voulais absolument pas voir.
Depuis que je suis diplômée, je n’y suis pas beaucoup retournée, c’est vrai, mais j’ai une amie aussi avide de découvertes que moi et qui accepte donc parfois que je l’embarque à des concerts de personnes dont elle n’a jamais entendu parler. Alors je garde toujours l’oeil bien ouvert quand je prépare mon article agenda mensuel et c’est comme ça que la semaine dernière, mon attention a été retenue par deux noms qui m’étaient jusqu’à présent inconnus : Grieves et Bo Saris. Et je les ai trouvés tellement bons que j’estime qu’ils méritent d’afficher sold out.
Sur le site du Bota, on nous propose deux vidéos pour Grieves : Boogie Man et Shreds. Je les ai lancées en vaquant à une autre occupation (au point où je n’ai découvert le visage qui se cache derrière le nom qu’hier) et le coup de coeur fut instantané. Je me suis donc précipitée sur Spotify pour écouter son disque Winter & the Wolves, uniquement pour découvrir que le rappeur américain avait quand même déjà un bon bagage derrière lui. Originaire de Chicago et désormais basé à Seattle, Grieves totalise en effet quatre albums dont un premier sorti à son propre compte et les trois autres sur le label de hip-hop indépendant Rhymesayers Entertainment, ainsi que quatre EPs. Je me suis enfilé les quatre LP, aux textes soigneusement et intelligemment écrits, à la hauteur des mélodies et productions souvent très chill et finalement – je dois bien l’admettre – assez radio-friendly. Si son dernier clip, Serpents, et deux de mes pistes préférées (Kidding Me de Winter & the Wolves et Lightspeed de Together/Apart), vous plaisent, foncez l’applaudir ce samedi 12 avril aux côtés des Canadiens de Grand Analog : ça ne vous coûtera que 11€ mesdames et messieurs.
Bo Saris nous vient des Pays-Bas et, je n’ai pas eu le loisir de m’offrir une séance de rattrapage aussi consistante que celle de Grieves, la faute à Spotify qui ne donne accès à aucun de ses albums. Pourtant, le soulman en compte trois à son actif, et même une compilation, sortie après les deux premiers opus. C’est que Boris Titulaer (de son vrai nom) a eu le succès facile lors de ses débuts dans les bacs puisqu’il est le gagnant de la seconde saison d’Idols en 2004. Son premier single, When You Think Of Me, a été certifié disque de platine, tandis que son premier album, Rely On Me, a décroché l’or. Après avoir chanté avec Angie Stone et fait la première partie de Katie Melua, le Néerlandais s’est mis à travailler en 2013 sous le nom de Bo Saris, en compagne d’Andre ‘Dre’ Harris du duo d’auteurs et producteurs Dre & Vidal (Mary J. Blige, Jill Scott, Miguel, Floetry, Musiq Soulchild…). Fruit de leur collaboration : un premier EP baptisé The Addict qui groove plutôt bien ma foi. Et vous pourrez tout bientôt groover avec lui le 30 avril prochain puisqu’il viendra au Botanique avec Pablo Nouvelle pour la modique somme de 14€.
J’ai déjà raté ma vie parce que je ne pourrai pas venir voir ce que donne Grieves en live (ni Tinie Tempah, ni James Arthur, ni SOHN parce que j’ai semble-t-il choisi LE bon moment pour partir à l’étranger) mais ce n’est pas une raison pour rater la vôtre. Alors venez. Parce que c’est pas cher et que ce sera chaleureux et intime et juste trop bon en fait.