En arrivant sur le campus, étudiante sérieuse et motivée à l’idée d’avoir trois heures d’anglais d’affilées, j’avais déjà remarqué les petites caravanes sur la pelouse. C’est vrai que sur le Saulcy, on n’a pas vraiment l’habitude de voir ce genre de choses, trop occupés à mijoter dans les amphithéâtres bondés le nez planqué dans nos cahiers. Et franchement, ça m’intriguait. Je me suis même demandée si par le plus grand des hasards des quelconques nomades avaient décidé d’élire domicile. Mais bigre ! Impossible, me suis-je dit, ils auraient déjà été renvoyés à coups de pieds au cul. J’ai la cervelle qui hiberne mais une amie vient éclairer ma lanterne : « Ah mais je sais c’est un groupe qui va passer pour faire la promo d’un festival ! »
Et je me sens déjà mieux parce que trop de mystère tue le mystère. Satisfaite d’avoir les réponses Ô combien essentielles à mes interrogations, on se décide finalement à remplir notre devoir d’étudiant. Et au bout de quelques heures à parler english, à respirer english, à vivre english, la fin du cours, le bout du tunnel et quelques notes de guitare sèche qui résonne jusqu’au deuxième. Et pour rester dans l’english, à la vie à la mort, la mélodie que je connais bien pour l’avoir passé en boucle sur mon MP3 à une époque : Hey ya! des très sympathiques OutKast. Et il faut le dire, ça nous met la patate alors que quelques minutes avant on aurait pu tous passer le casting des figurants de Walking Dead. On se trémousse sur nos chaises. Puis c’est décidé, on ira manger sur l’herbe. Simple curiosité et besoin en vitamine D.
Munis de nos sandwiches et de nos rafraîchissements, nous voilà parés pour découvrir les créatures qui se sont installés sur le sol de la fac. Et là, c’est la révélation. NosyBay de leur petit nom. Je suis happée, fascinée. Et j’ai du mal à décrocher. Le son pop folk de ces trois personnages à l’humour parfois audacieux nous donne à tous envie de danser et d’envoyer valser nos cours d’après. Les voix pourtant très différentes se marient à la perfection. Et j’ai le regard fixé sur ce petit bout de femme derrière le synthé. C’est pas qu’elle chantonne non, c’est plutôt qu’elle détonne.
Au diable les environnements collaboratifs, je me dis. Parce qu’après tout, ils ne perdent rien en énergie. Le public se réduit petit à petit mais ils nous donnent presque l’impression de jouer à Bercy. Dans leurs reprises arrangées, tout y passe : Kylie Minogue, Amy Winehouse, Britney Spears et même Aznavour. La petite foule se met à chanter à l’unisson : « Emmenez-moi au bout de la terre, emmenez-moi au pays des merveilles… » Et au fond ce n’est pas grave si j’ai une voix de crécelle qui ferait fuir Cindy Sander parce que je suis bien sous le soleil, de la musique plein les oreilles.
Mais toutes les bonnes choses ont une fin comme le dit l’adage. Et c’est bien dommage au fond quand ils font cadeau de leur dernière chanson. En plus c’est pile l’heure à laquelle on a cours. Alors on se résoud finalement. Les environnements collaboratifs, me voici me voilà.
Et en plus NosyBay ils sont partout rien que pour vous !
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