On est habitué à voir ressortir systématiquement les pays du nord de l’Europe (Finlande, Suède, Norvège et Danemark) en tête en tête de tous les classements mondiaux de l’innovation. Parmi les raisons de ce dynamisme, on cite souvent une culture de la connexion et du consensus issue aussi bien de l’isolement de ces pays que des exigences du climat et de l’héritage protestant. C’est en Scandinavie que l’on trouve la plus grande densité d’entrepreneurs.
Pays le plus innovant du globe, référence absolue en éducation, la Finlande détient le plus fort taux de brevet par habitant. Pour Mikko Koria, professeur à l’Université d’Aalto, « l’innovation est une question de force vitale et de ténacité, de pensée systématique, un état d’esprit global orienté vers le futur et une dose considérable d’agilité. »
Au début des années 2000, les Scandinaves avaient été parmi les premiers pays développés à adopter le concept d’Open Innovation. Aujourd’hui, c’est l’innovation frugale, véritable lame de fond en provenance des pays émergents, qui les intéresse et vient nourrir leur modèle. En témoigne la création toute récente en Finlande de la toute première ONG au monde exclusivement consacrée à l’innovation frugale, la NFIS. Son but : étudier comment l’innovation Jugaad peut être adoptée et bénéficier aux sociétés d’Europe du Nord. Elle se conçoit comme une plateforme permettant d’échanger des savoirs et de nouer des partenariats pour fournir aux politiques, aux institutions et aux entreprises les outils nécessaires au changement de paradigme qui permette de transformer l’inévitable limitation des ressources en source d’idées innovantes et de solutions concrètes.
Parmi ses projets, l’association compte la création d’un Laboratoire d’innovation frugale à l’université d’Aalto, dans la lignée celui de la NUS ou de Santa Clara, et de centres régionaux dédiés.