Éliminons tout d’abord les diffuseurs proprement dits : ils ont mauvaise réputation, du fait qu’ils exigent un minimum de 60% sur les ventes ainsi que l’existence de stocks de livres d’au moins 1500 exemplaires. Fort peu d’éditeurs ont aujourd’hui les moyens d’investir dans un tel stockage. Quant à ceux qui les ont, ils préfèrent désormais se diffuser eux-mêmes. Rideau sur cette profession aujourd’hui en chute libre du fait de ses volontés démesurées.
Pour le reste, diffusion rime avec publicité. C’est alors aux médias que l’on songe : journaux, radios, télés… sans oublier Internet et tous les moyens qu’il offre et qu’il faudrait citer en numéro un !
Dans le cas des médias, c’est surtout localement que la publicité s’effectuera. Les médias nationaux ne se soucient que d’un panel d’auteurs bien choisis – toujours les mêmes ! De sorte que les journalistes, radios et périodiques nationaux se révèlent aussi difficiles à atteindre que la planète Pluton.
Je citerai quelques exemples personnels :
- mes courriels adressés aux périodiques nationaux (exemple : Télérama, Historia, le Figaro Magazine…) ont été détruits sans avoir été lus ;
- mes courriers postaux et envois d’exemplaires de presse aux même médias n’ont reçu aucune réponse. Ainsi, une journaliste de Madame Figaro, fille d’un harki et auteure d’un livre sur la vie de son père, a accepté de « lier amitié » avec moi sur Facebook mais n’a jamais accusé réception de l’envoi de mon livre Moi, Hassan, harki, enrôlé, déraciné, pas plus qu’elle n’a répondu aux nombreux messages que je lui ai adressés.
Que dire, que faire lorsqu’on se retrouve ainsi confronté à des murs de silence, à des gens pourtant bien ciblés mais qui cultivent l’art de faire la sourde oreille ? On peut aussi créer une page auteur sur Amazon ou la Fnac… quitte à subir les bévues de ces organismes qui, lorsqu’on veut commander un ouvrage sur le site, annulent la commande sous prétexte qu’ils n’ont pas de stocks et rejettent la faute… sur l’éditeur !
Il faut aussi savoir que de plus en plus de libraires traditionnels – qui ont bien du mal à résister à la concurrence d’Internet – refusent désormais de recevoir des « offices », c’est-à-dire des envois d’autorité de cartons entiers de livres, qui repartent fréquemment chez les éditeurs sans même avoir été ouverts. Je ne leur donne pas tort : cela permet d’entretenir l’espoir que les grands éditeurs cesseront désormais d’écraser les petits – qui demeurent les plus nombreux ! – puisque les libraires préfèrent maintenant choisir eux-mêmes, sur les bases de données Electre et Dilicom, les livres qui leur plaisent et qu’ils mettront dans leur magasin et dans leur vitrine, à raison de quelques exemplaires chacun.
C’est là un progrès qui permet de terminer cet article sur une note d’espoir : les libraires savent choisir ce qu’ils sauront défendre devant la clientèle. C’est une preuve que, même sur des bases de données ou des sites Internet surchargés, on peut trouver les ouvrages qui vous intéressent en priorité : il ne faut pas négliger l’importance des moteurs de recherche de ces sites, qui permettent à tout usager de trouver le(s) livre(s) qui l’intéresse(nt) selon le genre littéraire et le sujet qu’il préfère. La diffusion sur Internet, à l’heure où la consommation s’effectue à 90% en ligne, demeure par conséquent digne d’éloges et chargée d’espérances multiples – j’en suis convaincu ; et vous ?
Haro sur les silencieux de la presse et vive l’autodiffusion sur la Toile ! Tel sera mon message d’espoir.
Thierry ROLLET
Auteur, Editeur et Agent littéraire
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