La cathosphère n’aime de la culture que ce qui vient de Rome, bien emballé dans la tradition et l’ordre répressif. L’association catholique Civitas, pieuse réplique des Ligues de l’entre-deux-guerres, reprend du service. A son actif, les défilés carnavalesques contre le mariage entre personnes de même sexe ont marqué l’année passée. Cette fois, ce n’est pas un droit que le Service d’Action Civitas prend comme point de mire mais une fiction.
Le film Tomboy montre l'histoire d'une fillette qui s'habille et se rêve en garçon. Il déchaîne la hargne des possédés de l’ordre moral. « L’homosexualité est une abomination », a déclaré au même moment Christine Boutin dans une interview accordée au magazine Charles. Le film qui fait partie de la programmation du dispositif éducatif Ecole et cinéma fait l'objet d'intimidations de la part de Civitas. Point de Jeux interdits qui pourraient distraire l'enfance de son devoir de sérieux !
La critique présente le film comme une œuvre de grande finesse qui n’a rien à voir avec une incertaine propagande en faveur des sexualités que Civitas voit comme non conventionnelles. Il s’agit d’une histoire d’enfants, un sujet sensible traité avec humanité et subtilité. Halte ! s’écrie Civitas qui pense s’installer comme une officine de police parallèle de la pensée et de la vertu. Un remake du SAC, le Service d'Action Civique porté jadis par la gouaille ubuesque de Charles Pasqua.
Civitas, bonne catholique, demande et obtient des fonds publics. C’est ce que révèle le site de l’Union des familles laïques. http://www.ufal.info/famille/stop-au-financement-public-de-civitas/6811. La sénatrice de Paris Marie-Noëlle Lienemann est intervenue pour demander une révision du classement de Civitas en association d'intérêt général. http://www.senat.fr/questions/base/2013/qSEQ130305298.html. Vertueuse Civitas ? C'est plus fun avec l'argent du contribuable !