Réalisateur : Buzz Kulik
Année :1979
Avec : Steve McQueen
L'Histoire : Il était une fois il y a très peu de temps un chasseur de primes surnommé “papa” qui traquaient les hors-la-loi à travers les US (oui, comme Lee Van Cleef dans Et pour quelques dollars de plus !). Jusqu'au jour où sa femme tombe enceinte et qu'un tueur commence à le menacer de mort...
La critique d'hdef :
Dernier film où apparaît Steve McQueen, après une décennie inégale (Tom John, Papillon, Le Mans), The Hunter est aussi la plus grosse honte jamais subie par l’acteur vedette.
Réalisé par un inconnu complet, le film se présente comme un thriller urbain dans la veine de Dirty Harry, mais sans la maîtrise de Siegel ni la musique envoûtante de Lalo Schirfin.
Ça commence très mal par un plan de Steve McQueen en voiture. Comme chacun sait, il est très mauvais de commencer un film exhibant une star comme McQueen par un plan sur cet acteur, de surcroît en voiture (la voiture est le dada de l’interprète). Car cela montre bien que The Hunter sera un film 200% Steve McQueen et où Steve McQueen fait ce qu’il veut ! Et bien j’avais très bien deviné puisque The Hunter... c’est ça !! On expose Steve McQueen et on le balade dans Los Angeles, en véritable incarnation du machisme et du « bon vieux temps ». Un polar comme on en a vu mille autres, et qui ne se distingue pas par ses scènes d’actions vu qu’on voit autant de coups de feu que le poulet-démon de Paranormal Activity.
Et puis cette mise en scène messieurs-dames !! Exemple : on assiste à l’arrestation d’un fugitif (qui a la tronche de Van Peebles dans New Jake City) qui se terre en haut d’un immeuble. Se prenant pour le meneur des gangs du début des Guerriers de la nuit, il est acclamé par la foule (que des hippies, pour changer) et descend sur le trottoir en ascenceur. Et il se fait menotter. Voilà c’est tout salut terminé. Alors que parallèlement aux plans montrant le zozo descendre de son building, on avait eu affaire à des plans montrant les policiers et les snipers qui quadrillaient le terrain ! Des clous ! Alors qu’on était en droit d’attendre ne serait-ce qu’un médiocre échange de coup de feu, il ne se passe absolucléfactement RIEN dans cette scène.
Autre exemple : Ces plans en infrarouge montrant Steve McQueen et sa femme dans le viseur d’un malade (dont on ne connaîtra ni le nom ni l’identité), plans qui n’aboutissent strictement à rien car, tenez vous bien, le propriétaire zazou du fusil... ne réapparaît pas au cours du film !!!
Autant de couacs ultra-gênants qui laissent penser que le scénario (pourtant signé Peter Outland Hyams) a dû être remanié un bon petit milliard de fois. On pense aussi que la MPAA n’a pas dû être tendre avec le film, puisque l’action et les effusions de sang en sont presque inexistantes (en fait d’un film d’action, Kulik accouche (comme la femme du héros) d’un film d’attente. Et difficile de croire qu’un film d’un tel sujet avec Steve McQueen aie toujours été de la sorte. On soupçonne donc l’existence d’un « director cut’s » exceptionnel rendant enfin justice au travail de Hyams), ce qui est difficile à croire venant d’un film qui jongle entre French Connection, Dirty Harry et Assault en passant par Serpico.
Néanmoins, ce n’est pas ce director cuts que j’ai vu, et moi je parle d’un film qui s’appelle The Hunter de Buzz Kulik et qui dure 93 minutes.
Et si seulement il n’y avait que ça qui clochait dans The Hunter ! Mais bien sûr que non morbleu ! Et c’est là que je vais me fâcher.
Outre le fait que le film s’alourdit sado masochistement de longueurs ultra-inutiles et de dialogues qui semblent écrits par un handicapé mental aux cellules grises anémiques, il faut tout de même noter que, lorsqu’il y en a (on en compte trois au total), les scènes d’actions tiennent du foutage de gueule. On évoquera à ce titre le combat dans le métro aérien (qui évoque d’ailleurs sérieusement French Connection) où, après un petit quart d’heure de gymnastique rythmique sur le toit du métro, McQueen... s’allonge tout bonnement !!!! Mais oui mais oui, il fait une petite sieste. Et figurez-vous qu’elle dure cette sieste, et que pendant ce temps, le gangster hurle et joue avec frénésie à fermer et rouvrir la porte de son wagon. La tension est donc à son comble, à n’en point douter, d’autant que le tueur finira par mourir (en s’étonnant qu’une tour ne monte pas jusqu’au ciel) dans des circonstances qui ne sont pas sans évoquer celles de la mort des motards dans Magnum Force de Ted Post.
Mais le pompon est sans doute décroché lors du grand final où, après deux coups de téléphones qui donneraient à ceux de Phone Game l’air d’être flippants, le tueur qui menace Steve McQueen et sa femme se montre enfin, et, joignant le geste à la parole, tente de tuer « Papa » (surnom de McQueen, ça va plus vite à écrire). Mais c’est pas au vieux con qu’on apprend à faire le pitre. Et du coup, McQueen allume le gaz (d’où ? comment ? Mystère et boule de gomme) et dès que le psychopathe tire, comme par magie, tout explose et tout est bien qui finit bien, ils se marient, et eurent beaucoup d’enfants. On est content pour eu mais il y aurait tout de même une chose à préciser : le final avec le gaz n’a duré que... deux minutes chrono.
Donc on est bel et bien en-deçà de la série B honnête et respectueuse de son matériel et/ou de son public ou même du téléfilm vu qu’il ne s’agit même plus de divertir en offrant au moins un final soigné mais de faire complètement n’importe quoi, quitte à emmerder le cinéphile le moins chevronné au plus haut point, et les acteurs par la même occasion (McQueen a sans arrêt l’air d’essayer de se rappeler de ce qu’il est sensé faire durant la scène suivante).
Du très lourd dans son genre.
Note :
Note naveteuse : 19/20 (et je lui fais une fleur)