Chaque année, c’était le même rituel. Dès le cartable une dernière fois jeté dans l’entrée, le 30 juin, immuablement, je courais me changer. Un débardeur, un short en éponge et des espadrilles, je ne quitterais pas cet uniforme pendant deux mois, si tout allait bien.
Je m’installais ensuite sous la véranda, tournée vers le jardin, tout près de la table ou ma mère avait installé son matériel. Alors mes cheveux châtains tombaient en longues mèches sur le sol. Un carré court et droit, toujours, chaque été. La frange courte, elle aussi.
Adieu pinces et élastiques, adieu les nœuds, adieu les ondulations, adieu les contraintes.
Alors les vacances pouvaient commencer pour de vrai. Dans mes souvenirs, ma mère ne tardait pas ensuite à faire les bagages, étalant sur le grand lit les vêtements soigneusement comptés et pliés de toute la famille, avant de les faire rentrer comme par magie dans deux minuscules valises – elle excellait à cet art, je la regardais toujours, fascinée.
En réalité, il se passait souvent plus d’un mois entre ces deux événements. C’est amusant comme la mémoire joue avec nos vies.
Samedi, la Collégienne est allée seule chez le coiffeur. Bientôt, nous ferons les valises pour notre escapade annuelle sans le Jules. Dira-t-elle plus tard qu’elle se coupait les cheveux avant de partir en vacances avec sa mère et ses frère et soeurs ?
La jolie photo d’ Alicia Bock provient, qu’elle me pardonne, du tout aussi joli blog de Fanny Grangier.