Une nuit dans un bus. La suivante sur le sol bien dur de l’aéroport de Melbourne, où retentissent des annonces à répétition. Assourdissantes qui plus est. Je crois qu’on vient de concocter le meilleur cocktail possible pour notre trip d’une quinzaine de jour au pays des Maoris. En plus, le programme est on ne peut plus short : 6 jours sur l’île nord, 10 jours sur l’île sud. A vos marques, prêts, partez !Jour 1Le lendemain d’un vol sans encombre, d’un bon gros Burger King et d’une bonne nuit (certes un peu courte) dans une auberge d’Auckland, on se met tout de suite en route pour aller récupérer notre voiture de location chez Wicked. On se rend donc à l’arrêt de bus… qui ne daigne pas apparaître. 8H45, puis 8h55, puis 9h15… Deuxième option : le train. Il semblait d’ailleurs nous attendre ! On signe notre contrat de location et hop, on se met en quête de matériel de pêche. Paraît que c’est très populaire dans ce pays. Mais on a beau fouiller, on ne trouve rien. Ou alors trop cher… 600$ la canne ? Mais oui bien sûr ! On décide donc de reporter notre passage au Waitomo caves pour approfondir nos recherches. Toujours rien, ou trop cher. On commence quand même à se diriger vers Rotorua, où nous devons passer la journée demain, en espérant trouver quelque chose sur la route. On a finalement craqué pour 2 cannes pour la maudite somme de 200$, permis de pêche inclus, qu’on ne tardera pas à utiliser. 30 minutes plus tard à vrai dire. Il se trouve que l’endroit où nous dormons se trouve juste à côté d’un p’tit lac bien sympa qui semble regorger de poiscaille ! J’ai d’ailleurs une touche dès le troisième lancer. Une sacré belle truite ! Mais cette **** lâche pris quasiment arrivée sur le bord… Ce sera également la seule vraie touche de la soirée. On se fait donc un festin de saucisses « budget » au barbec avant d’aller se coucher.Jour 2Bordel il fait froid ! La nuit a été un peu rude, le réveil tout autant. Première mission avant d’aller visiter les parcs de Wai-O-Tapu (eaux sacrées en Maori) et Waimangu (eaux noires) : acheter des piles pour mon appareil photo. Je risque d’en avoir besoin. Deuxième mission : aller chercher le porte-feuille que Quentin a oublié au magasin de pêche ! Et par chance, il y était encore. Je vous raconte pas l’ambiance entre le moment où Quentin s’est rendu compte qu’il ne l’avait plus et l’ouverture du magasin…Donc voilà, on se met en route pour Wai-O-Tapu et Waimangu. On prend notre bus de touriste à à l’office du tourisme de Rotorua (où ça pue le souffre d’ailleurs). Le guide est par ailleurs très intéressant et a éclairci une chose que je m’étais dite sur la route la veille. Il y a beaucoup moins de moutons que je ne le pensais et beaucoup plus de vaches alors que la Nouvelle-Zélande est censée être le plus gros producteur de laine mérinos (la plus fine) au monde avec l’Australie… Mystère résolu en 2-2 par le guide : la laine n’est plus assez rentable et depuis maintenant une dizaine d’année, les fermiers se reconvertissent un à un à la ferme laitière. Il nous raconte également que tous les sillons que l’on peut observer sur les petites montagnes sont dus au passage des moutons qui se suivent. Et croyez moi, il devait y en avoir un sacré paquet pour faire des traces pareilles. Je pensais vraiment que c’était dû à l’activité tectonique de Nouvelle-Zélande.Bref, parenthèse fermée, notre première étape : le Lady Knox Geyser. Un gros fake ! Un responsable du parc vient blablater sur le geyser avant de balancer une sorte de savon dedans pour l’activer. Et pour être honnête, je m’attendais à quelque chose de plus fou. Par contre pour la suite de la journée, c’était juste impressionnant. Je vous laisse en juger par vous-même.De retour à Rotorua, on repart à l’endroit où nous avons dormi pour pêcher un peu. Faut bien les rentabiliser les cannes ! Et rebelotte, encore un poisson que je laisse échapper. Un saumon cette fois ! Et nous repartons, encore une fois bredouilles. Ca va devenir une habitude. Mais demain, on s’attaque au Mordor et sa Montagne du Destin au Tongariro National Park !Jour 3Je me lève un peu plus tôt que Quentin. Et je fais un peu la gueule. Le beau ciel bleu d la veille a laissé place aux gros nuages noirs et à la pluie. Pas cool quand tu sais que t’avais prévu de faire une rando d’environ 6 heures…On décide quand même d’y aller en croisant les doigts pour que ça se lève. Pluie et brouillard. On ne voit pas à 20 mètres tout le long de la route. Et puis… « La Montagne du Destin Malo ! ». Miracle ! Le soleil perce juste avant d’arriver. Le temps est donc parfait et nous nous lançons dans cette rando avec la banane.Et elle est pas si facile que ça. Surtout l’ascension du Mont (que les fans du Seigneur des Anneaux connaissent aussi sous le nom de Montagne du Destin) ! En fait, la fatigue de Frodon n’a rien à voir avec le « fardeau » que représente l’anneau. Tout ça, c’est du pipeau. C’est juste que c’est super relou de grimper sur des tas de cendres. C’était un peu mode Course Croisière EDHEC lorsqu’il fallait grimper la dune de la Côte Sauvage. Sauf que là, la dune elle fait 2700 mètres de haut et que c’est un tout petit peu plus steep. J’entends encore Quentin s’énerver : « Bordel quand on fait trois pas, on en recule d’un ! ». Mais une fois au sommet, je peux affirmer que ça vaut le coup ! On n’a quand même pas la foi de descendre dans le cratère. C’est interdit mais paraît que c’est stylé selon mes sources.
La descente est plus facile. Beaucoup plus facile ! Il faut juste faire gaffe à ne pas provoquer d’éboulement. Ce que nous avons fait, mais pas ceux qui étaient au dessus de moi… On entendait des gens gueuler : « ROCKS ! ROCKS ! ». Je me suis retourné, j’ai rien vu et j’ai continué mon chemin, me pensant hors de danger. Faut dire qu’ils étaient tout minuscules vu d’en bas ! Et 10-20 secondes plus tard, une personne devant moi me hurle dessus : « Watch out ! ». Je me retourne et je vois un énorme rocher m’arriver droit dessus. Un peu paralysé sur le coup, je trouve juste le temps de sauter de côté pour l’esquiver. A un poil de cul, ou deux, je passais par la case hosto… Piouf !Une fois la descente terminée, nous terminons notre rando complètement sur les rotules. Un conseil, si vous passez un jour par l’île nord en Nouvelle-Zélande, faites le Tongariro Alpine Crossing. C’est beau. Et vous passerez une bonne nuit !Jour 4Cette fois on les fait les Waitomo Caves. J’en avais beaucoup entendu parler, comme quoi c’était génial, tout ça tout ça. Alors oui c’est fascinant de voir tous ces vers luisants dans le noir. Mais c’est quand même un peu de l’arnaque… 48 boules pour 45 minutes de visite où, pour ma part, j’ai pas appris grand chose de plus que sur internet et où on n’a pas le droit de prendre de photo, c’est un peu abusé. Et l’histoire de l’interdiction des photos, c’est un peu du blabla pour se faire des tunes vu que le guide ne se prive pas de sa lampe torche pour pointer certains trucs à voir dans la grotte. M’enfin bon… J’arrête de râler et je vous mets une photo d’internet pour vous montrer ce qu’on a vu !On s’est pas trop attardé dans le coin par la suite. On avait quand même 4-5 heures de route pour arriver à Paihia, point de départ de notre croisière dans la Bay of Islands ! Pour la petite anecdote, une fois arrivés à notre spot de camping gratuit (merci Wikicamp), nous sommes tombés sur Even, Chad et Loma, trois jeunes Maoris déjà bien éméchés. Ils m’ont appris des trucs en maoris que j’ai déjà oubliés et je lui ai appris les mêmes trucs en français qu’ils ont probablement oubliés aussi. Des trucs du style « t’es bonne » etc… La base quoi ! Puis on s’est quittés après qu’ils nous aient enseigné les salutations maories !Jour 5Le programme d’aujourd’hui : nage avec les dauphins, puis croisière à la voile. Pas l’air mal tout ça !On embarque donc à bord du Discovery III pour partir en quête de dauphins sauvages, mais pas que ! L’équipage nous parle aussi d’orques et de baleines ! 15 minutes plus tard, ça y est, des dauphins ! Mais apparemment, ils ont pas trop envie de faire mumuse aujourd’hui… On les suit pendant une bonne heure en espérant qu’ils changent d’humeur. En vain. On repart donc en quête d’autres dauphins. Toujours en vain. Mais que dire des paysages… Absolument su-blimes !Sur le coup de midi, nous sommes transférés sur un voilier. Mais pas n’importe lequel : le Lion New Zealand, un ancien bateau de la Volvo Ocean Race ! Pour un féru de voile comme moi, ça déboîte ! On fait tout d’abord escale sur une petite île, le temps que l’équipage prépare le repas du midi. Y’en a d’ailleurs un qui ressemble trop à un ami que j’ai en commun avec Quentin, et ça nous fait bien marrer ! Bref, ni une ni deux, Quentin et moi prenons les kayaks, masques, palmes et tubas pour explorer les environs. Contrairement à ce que j’aurais pu penser, l’eau est vraiment trop bonne. On trouve quelques poissons, et surtout beaucoup d’oursins. On se dit qu’on a plutôt intérêt à faire gaffe où on met les pieds !
De retour sur le bateau, et après avoir dégusté un repas super sain, nous hissons les voiles pour aller naviguer dans des zones un peu plus ventées. A ma grande déception, nous n’enverrons pas le spi vu que nous sommes trop « lights »… Mais bon, j’ai quand même pu apprécier la croisière. Temps magnifique. Tout comme les paysages d’ailleurs. Et j’ai aussi été impressionné par la réaction du bateau à la moindre petite brise. Pas étonnant que ce bateau soit avant tout un bateau de course !Une fois revenus à terre, nous ne tardons pas à reprendre la route pour nous diriger vers Auckland où nous passerons la nuit. On a même la bonté de prendre deux auto-stoppeuses anglaises… Bon ok, on s’est pas trop fait prier ! Au moins, on aura pu blablater en anglais. Paraît que c’est pour ça que je suis parti après tout !Ainsi s’achève notre périple sur l’île nord néo-zélandaise. Demain, nous prenons l’avion direction Christchurch. Ville qui a été complètement rasée suite à un tremblement de terre en février 2011…