Retrouvez ci-dessous l’interview que j’ai accordé ce jour au journal en ligne « Objectif Gard » :
D.R/Nicolas Cadène.
La gueule de bois persiste chez les militants PS après leur débâcle aux municipales. Dans le Gard certains réclament une rénovation profonde de la fédération. Ambitieux pour sa ville Nicolas Cadène, secrétaire et conseiller fédéral socialiste, est l’un d’entre eux.
Retour sur les élections municipales
Premier conseil municipal de Nîmes du 4 avril.
Objectifgard : A Nîmes, les élections municipales sont bel et bien terminées. Quel bilan en faites-vous ?
Nicolas Cadène : Nous avons essuyé une importante défaite qu’il faut analyser. L’origine de cette débâcle est liée à la fois au contexte national qui ne nous est pas profitable et aux choix stratégiques qui ont été assez hasardeux. La candidate a sa responsabilité tout comme le comité de campagne. Je n’ai pas envie de polémiquer : les choses doivent s’examiner en interne.
O.G : Certains militants pointent le manque d’implication du Premier fédéral Stéphane Tortajada dans la campagne. Êtes-vous vous aussi de cet avis ?
N.C : Comme je vous l’ai dit, les choses doivent se discuter en interne. Ce que je constate, c’est qu’aujourd’hui la fédération est renfermée sur elle-même et ne représentante pas la société civile.
La fédération socialiste du Gard…
O.G : Quel devrait être le rôle de la fédération socialiste ?
N.C : Certaines pratiques arrivent à bout de souffle. La fédération doit impulser le débat public, organiser des rencontres entre les militants, débattre de thèmes d’actualité. La fédération socialiste ne peut pas se contenter d’être le relais entre le national et le local ou être un réceptacle d’information. Il faut une rénovation profonde.
Rénovation, rénovation… Chez les socialistes, c’est sans doute le mot qui revient le plus souvent. D’ailleurs, vous l’avez déjà employé il y a deux ans, à l’occasion de l’élection du Premier fédéral. Et aujourd’hui vous nous le ressortez !
N.C : Non, mais attendez, j’étais candidat pour le poste de Premier fédéral. Et je vous signale que je n’ai pas gagné.
O.G : Que demandez-vous aujourd’hui à la fédération socialiste?
N.C : Il faut que le conseil fédéral, qui ne s’est pas réuni depuis novembre, se réunisse à nouveau. Stéphane Tortajada a dit qu’il allait le faire. Et puis, il faut organiser une A.G des militants gardois pour débriefer des municipales. Le Premier fédéral peut le faire. Après, oui la candidate socialiste Françoise Dumas peut organiser une réunion pour revenir sur la campagne afin que chacun s’exprime et qu’on évite de reproduire les mêmes erreurs.
Un leader pour la gauche aujourd’hui ?
La députée et candidate malheureuse aux municipales à Nîmes, Françoise Dumas et Stéphane Tortajada, premier fédéral PS du Gard.
O.G : Y-a-t-il un leader à gauche aujourd’hui à Nîmes ?
N.C : Très franchement, je ne sais pas. Moi, je fais partie de ceux qui s’inscrivent dans la reconquête de 2020. J’investirai le terrain et je travaillerai au rassemblement de toutes les forces de gauche. Un rassemblement qui doit se faire en amont de la campagne et pas pendant.
O.G : Comptez-vous vous représenter à l’élection de Premier fédéral en 2015 ?
N.C : Je ne sais pas. Mon discours reste le même qu’en 2012. Je pense qu’il faut une direction collégiale, avec un véritable partage des responsabilités. Je suis aussi pour une diminution des sections. Avec l’ancien Premier fédéral, j’avais d’ailleurs contribué mettre en œuvre ce projet.
O.G : On sent dans votre discours l’envie de vous engager à Nîmes. Le problème, c’est qu’après les élections fédérales, on ne vous a plus vu. Comment vous investir ici, alors que vous êtes rapporteur de l’Observatoire de la laïcité et peut-être futur conseiller de Ségolène Royal ?
N.C : C’est vrai, j’ai pris du recul sur la politique politicienne après les élections fédérales. Mais cela ne veut pas dire que je ne m’implique pas à Nîmes. J’y suis toutes les semaines. J’étais à toutes les réunions durant la campagne de Françoise Dumas. Il est évident que si j’ai un poste à responsabilité, je reviendrai à plein temps.
Propos recueillis par Coralie Mollaret