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Petite virée en stop (2ème partie)

Publié le 16 mai 2008 par Madelgado

épisode 1

Pendant la nuit… il a plu sans cesse. Ç’a été une forte tempête, qui nous a complètement mouillé, trempé et refroidi. Putain, ça caillait! Sans rien avec quoi se protéger, on a essayé de dormir mouillés directement sur le sol. Mais ça ne marchait pas. Il était hors question. Au moins pour nous dans cette situation. Toujours en pleuvant, on est sorti de la tente à la recherche de bois pour faire du feu et nous réchauffer. Pas de bois, plus de pluie, rien à dire. Dans ce moment, on a voulu retourner. Moi, je maudisait Bruno. Lui à moi.

Sans plus rien à faire, on est ressorti, cette fois à la recherche d’un peu de pinga (boisson brésilienne similaire à la cachaça, mais plus forte). Il y avait pas de bois, pas de feu. Par contre, pour trouver un peu de pinga on n’a pas eu aucun souci. La première vendinha (café de coin de rue typique au Brésil) nous en proposait déjà trois ou quatre types. “La plus forte, s’il vous plaît!”

On a donc passé toute la nuit à en boire, à nous cuiter: plus soûls on était, mieux on dormirait et moins de froid on aurait! Dit et fait. Dans la tente, en bavardant de n’importe quoi, on a bu une bouteille tout entière de pinga. Si jamais vous en buvez, vous saurez combien c’est fort ça.

Le lendemain, après une nuit quasiment insupportable, il faisait beau. Parfait pour sécher nos vêtements. Le matin, nous nous sommes levés et sommes partis. Bourrés, bien sûr. Le but était de continuer jusqu’au ferry-boat qui fait la traversée de la Baie de Guaratuba et de là continuer jusqu’à Garuva. Dans le ferry, par chance, un couple âgé nous a offert de nous déposer à l’autoroute de Garuva. Nous, on était déjà dans un état de décrépitude inimaginable. Quand ils nous ont déposé, il faisait encore beau, il faisait trop chaud et on sentait que ça n’allait pas bien marcher.

Après avoir vomi plusieurs fois, Bruno et moi nous sommes mis debout sur la route, doigts levés. Du stop? Du stop? Rien, absolument rien. Pas de voiture. Personne ne pensait arrêter pour nous aider.

Une heure se passa.

Vomissements.

Deux heures se passèrent.

Mal à la tête.

Trois heures se passèrent.

Gueule de bois homérique!

Le soleil, qui nous avait déjá tout brûlé et accablé, ne cessait pas de nous châtier. À la sixième heure, une bonne âme a arrêté. Finalement quelqu’un qui pourrait nous emmener… que 30km en plus. Non! Six heures de stop pour 30km! Pour tout empirer, le ciel faisait semblant noir…

Par chance, cinq minutes après nous avoir déposé, un Combi catholique pleine de soeurs réligieuses nous a offert de nous déposer à Itajaí. “Il faut nous entraider, les frères!”, nous ont-elles dit. “Vous êtes bien catholiques, n’est-ce pas?”, nous ont-elles demandé. “Ben…”, Bruno a commencé. “Absolument oui, mesdames. Et fervents, je dirais”, ai-je dit. Au même instant, je me suis tourné vers Bruno et lui ai fait signe de m’accompagner dans la farce. “Mais oui. Jésus vit dans nos coeurs, mesdames”, dit Bruno. Ben, on est parti avec elles. Heureux de continuer le voyage, pas si heureux d’avoir besoin de prier et chanter tous les saumes qu’on ne savait pas…

Une fois à l’entrée d’Itajaí, elles nous ont dit: “Allez, continuez des bons chrétiens comme vous l’étes!”. Ici. il faut peut-être faire un petit commentaire: Bruno et moi ne sommes pas catholiques, mais nous respectons la réligion. Sachez-le.

Bruno et moi, déposés et déjá fervents, on a fini par decider de ne plus continuer le voyage pour l’instant (c’était déjà la fin de l’après-midi) et de chercher où dormir à Itajaí. Nous n’étions pas si préoccupés parce que nous avions des amis qui habitaient là-bas, des amis dont nous savions pas les numéros de téléphones ni les adresses. C’est-à-dire, les amis étaient là, mais y être sans leurs adresses c’était la même chose que rien…

Alors, où dormir?

Suite…


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