Après la relance Marvel Now, la famille mutante a droit à son premier crossover orchestré par Brian Bendis. Un joyeux foutoir nommé Battle of the Atom.
Après Avengers vs X-Men, Brian Bendis a enfin lâché les Avengers sur lesquels il officiait depuis plus de 10 ans pour s’occuper du sort des mutants en s’occupant des 2 séries principales. D’un côté il a les Uncanny X-Men avec l’équipe hors la loi de Cyclope dont les membres ont des relations et des pouvoirs plutôt dysfonctionnels. Mais cela n’empêche pas le leader de mener sa révolution et continuant dans la voie violente dans laquelle il s’est embarqué depuis le Schisme, recrutant de nouveaux étudiants qui peine à avoir du caractère.De l’autre côté, il lance le concept des All-New X-Men dans l’école de Wolverine. Le Fauve a ramené les premiers X-Men du passé dans notre présent pour tenter de faire prendre conscience à Cyclope du chemin dans lequel il s’est embarqué et ainsi tenter de réparer les récents événements. Les deux séries sont donc intimement liées, l’une étant le miroir de l’autre, avec une action en simultané et des sous intrigues (la menace de Mystique) communes.
L’ensemble est plutôt plaisant à suivre, d’autant plus que l’arrivée des jeunes premiers X-Men apporte une fraicheur bienvenue, mais on sait très bien qu’il faudra que ces personnages retournent à leur place et que Bendis devra, à un moment ou à un autre, ranger les jouets dans leur boite. Et c’est bien tout l’enjeu de la saga qui va lier les différentes séries mutantes car ces premiers X-Men refusent de rentrer, perturbant ainsi le flux temporel. Battle of the Atom débute à ce moment là et, histoire de compliquer les choses, voit arriver un autre groupe de X-Men venant du futur pour renvoyer ceux du passé à leur époque (vous arriver à suivre ?).
Bendis rassemble alors tout le monde dans une grosse course poursuite à laquelle est mêlé le SHIELD. Si l’ensemble est plutôt bien rythmé, la profusion de personnages n’aide pourtant pas à fouiller ceux-ci et leurs relations, ni les conséquences de la présence de certains. Si bien que cela vire rapidement à une simple grosse bagarre dont on se fiche des conséquences (on sait très bien que chacun repartira de son côté) et côté dialogues ce n’est pas mieux puisque les auteurs (Bendis en tête), ne font que multiplier les étonnements et blagues sur les différentes versions (passées, présentes et futures) des différents personnages, rendant alors la lecture assez lassante au bout de la 4e fois qu’Iceberg s’étonne d’avoir une barbe dans le futur.
Et plus irritant, Bendis n’arrive pas vraiment à expliquer son histoire de voyage dans le temps ni à apporter une densité au futur qu’il décrit. L’ensemble du récit ressemble tout de même à un bon foutage de gueule pour en arriver à une conclusion inattendue mais surtout complètement bête et illogique étant donné le caractère de Kitty. Heureusement, il nous reste les dessins de Frank Cho, Stuart Immonen et des autres dessinateurs qui rendent le récit assez clair, coloré et agréable à suivre malgré la profusion de personnages avec une assez bonne unité de ton.
Bref, si la première partie de l’histoire de Bendis avec ses X-Men du passé était plutôt rafraichissante, l’auteur commence à faire un peu n’importe quoi avec les mutants, rendant leur survie assez superficielle et oubliant pourquoi on aime ces personnages. Espérons qu’il arrête de les prendre pour de simples jouets et qu’il commencera à les traiter en véritables personnages défendant une cause.