Après l’épisode 1, voici la deuxième partie de notre inventaire des 11 compétences clés pour devenir un meilleur leader, à partir du livre “Likeable business” de Dave Kerpen (le lien est dans le premier article). Toutes utilisent d’une manière ou d’une autre le storytelling.
6. La réactivité :
Un bon leader est réactif, que ce soit vis à vis des clients, des prospects, des équipes, dans l’entreprise, et des partenaires, tels que des investisseurs. Tout interlocuteur est un vecteur de viralité en puissance, pour diffuser des messages positifs ou négatifs sur vous. Le web social rend même cela enfantin. Le bon leader est celui qui intègre cela, et se construit une culture de réactivité. Que ce soit par un email, une discussion en direct, une note manuscrite ou même un tweet, répondre (être réactif, cela commence par le simple fait de répondre) montre à vos interlocuteurs que vous tenez à eux, et permet à la conversation engagée de se poursuivre et à tous ces piliers pour l’entreprise d’avoir un impact positif sur elle.
Dave Kerpen cite une très belle phrase, bien inspirante : “10% de votre correspond à ce qui vous arrive, et 90% à la façon dont vous réagissez à cela”. Très storytelling, tout cela.
Comment faire pour que cette réactivité ne soit pas chronophage ? La solution : pourquoi ne pas essayer de reproduire les recettes du responsive design pour les sites web ? Le responsive design des sites web consiste à offrir une interface adaptée aux différents appareils avec lesquels les utilisateurs se connecteront. La multiplicité des utilisateurs correspondra à la multiplicité des interlocuteurs. Dans le web, le secret consiste à bâtir une interface auto-adaptable. Dans le leadership, il s’agira d’une plate-forme de communication de base avec ne personnalisation, pour réaliser des économies d’échelle, qui s’exprimeront en terme de temps.
7. Adaptabilité :
On l’a déjà tellement dit que c’est une tarte à la crème : le monde économique n’a jamais été en mouvement à un rythme aussi rapide qu’aujourd’hui. Mais c’est tout de même une clé importante pour un leader efficace. Un leader doit être flexible, pour gérer des opportunités qui ne le restent jamais bien longtemps ainsi que des enjeux de taille et poids variables. Il doit aussi pouvoir se montrer décisif, quand il s’agit de prendre des décisions aussi importantes qu’un changement d’orientation sans beaucoup de temps pour y réfléchir. La rigidité, les esprits bornés ne sont plus de mise dans la plupart des organisations contemporaines. Les gens têtus y sont priés de changer sans tarder. L’ouverture à l’adaptation, avec laquelle l’humilité va de mise sont les nouvelles qualités phares.
On a trouvé un mot pour résumer ces qualités : l’agilité. L’amélioration continue, le lean, tous ces mots buzz sont dérivés de cette technique empruntée à l’informatique et dont l’un des piliers est justement l’adaptabilité.
Et l’adaptation est justement ce qui fait avancer une histoire : un personnage réalise une action, son adversaire s’y adapte en agissant à son tour et ainsi de suite…
8. La passion :
Voilà encore un mot très galvaudé. Des générations d’abus l’ont pratiquement vidé de sa force, elle qui a tout pour être un moteur puissant. Exemple : combien d’entreprise ont le mot passion attaché à leur signature ? L’un des plus risibles dont je me souvienne est cette entreprise qui affichait : “la passion de l’emballage”. Passionnée par l’activité industrielle d’emballage ? Je n’y crois pas un instant. Passionnée par ce que cette activité d’emballage lui permet de faire, oui, mais pas plus.
Et pourtant, la passion est bien une qualité indispensable à un bon leader. Dave Kerpen cite Steve Jobs : “le seul moyen de faire du très bon travail est d’aimer ce que l’on fait”. Aimer est à prendre au sens fort. Kerpen a raison quand il dit qu’être passionné permet de ne jamais travailler dans sa vie, pas même une journée. Du moins, on ne considère aucune journée comme étant réellement du travail.
Pour reprendre l’exemple de l’emballage : il faut trouver ce qui, dans cette activité de l’emballage, est passionnant. Ce n’est pas dans l’activité elle-même qu’il faut chercher, mais dans ses effets, soit sur soi-même soit sur les clients. Pour en revenir à Steve Jobs : il n’était pas passionné par les ordinateurs, ni même les téléphones mobiles. Il aurait pu innover dans plein d’autres domaines. Ce qui le passionnait, c’était de rendre la technologie accessible, simple, pour le plus grand nombre.
Une fois trouvée, la passion est contagieuse, et c’est ce qui fait son efficacité. Et c’est pour cela qu’elle renforcera les fondations d’un leadership.
9. Surprise et satisfaction :
La plupart des gens aiment être surpris. C’est pour cela que la surprise est un élément moteur du storytelling. Les leaders les plus appréciés sont ceux qui ne font pas de belles promesses, et même qui promettent peu, mais donnent, performent plus qu’ils ne promettent. Que ce soit les clients ou les équipes dans l’entreprise, tout le monde est alors surpris, mais de manière positive.
Il y a plein de manière de surprendre, sans que ce soit une question de budget : un sourire par exemple, peut apporter ce genre de surprise pleine de satisfaction. Ou un cadeau, quelque chose offert gratuitement… La clé est de générer une surprise qui soit transmise ensuite par le bouche à oreille.
La meilleure des surprises est sans doute celle qui va compenser au delà de ce qui était espéré une défaillance à un niveau ou à un autre. Quand c’est un client dont il s’agit, c’est aussi une manière de ne pas le perdre. Et si, en plus, on ne se contente pas de le surprendre quand il n’est pas content, mais aussi pour de grands événements (un anniversaire…), c’est toute une stratégie de surprise qui à l’oeuvre : un scénario, quoi !
Il faut quand même éviter de donner toutes les apparences que cela n’est fait, au bout du compte, que pour des motifs commerciaux : essayez d’aimer au moins un peu vos clients, vos équipes, et montrez-leur, en toute authenticité, ce que vous éprouvez pour eux.
10. La simplicité :
Le monde est déjà suffisamment compliqué comme ça, pour qu’en tant que leader, vous n’en rajoutiez pas encore une couche ! Au contraire, apportez de la simplicité, sous toutes ses formes : dans la forme, justement, et dans le fond. Prendre des projets complexes, des enjeux, des idées est les simplifier, permet à tous les interlocuteurs d’un bon leader de bien les appréhender et d’y adhérer. Non, mieux : de s’y engager. Et la meilleure façon de simplifier un message reste de l’exprimer sous forme d’histoire. C’est peut-être pour ce genre de raison que nous aimons tant les histoires.
Il ne s’agit pas pour autant de tomber dans la facilité des idées toutes faites, des raccourcis qui nous arrangeraient : la manipulation ne serait pas loin.
C’est bien une simplification pour illustrer l’idée, éveiller des images. Une métaphore pourra alors tout à fait faire l’affaire.
11. La reconnaissance :
La posture d’un leader patron qui estimerait qu’il donne du travail à x personnes n’est pas la bonne. La bonne posture est celle d’un leader patron reconnaissant envers tous ceux qui lui ont permis de saisir des opportunités et d’avoir de remporter des succès. Les mentors, les clients, les collègues (employés n’est pas le bon terme quand on veut être reconnaissant -trop condescendant) et autre piliers de et pour l’entreprise sont ces personnes-là. Cela demande de l’humilité et de la simplicité (tout est lié), mais le résultat est grand : le leader qui se comporte de cette manière est apprécié, peut demander beaucoup, et à titre personnel, il se sent bien dans sa peau.
Et plus la marque de reconnaissance sera personnelle et authentique, plus elle sera efficace. Des études ont été menées sur l’efficacité des remerciements manuscrits : après avoir effectué un premier don à une ONG, le nombre de donateurs prêts à faire un nouveau don lors de la prochaine collecte est 38% supérieur s’ils ont été destinataires d’une carte de remerciements manuscrite.
Voilà, il ne reste plus qu’à appliquer ces 11 bonnes pratiques pour progresser dans la voie d’un leadership efficace.
Toutes ont effecyivement un lien avec le storytelling, mais on le voit bien : plus avec la partie “story” qu’avec la partie “telling”. Pas question, si on veut être efficace, de faire dans le “blabla” et l’auto-congratulation. Leadership n’est pas synonyme de superhéros.
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