Critiques, reproches, autoflagellation, nous sommes bien souvent notre pire ennemi et ces jugements sans appel sont une réelle source de dépression pour certaines et si nous décidions enfin de nous regarder avec plus d’indulgence voire une certaine tendresse ? Pas si simple… voilà une bonne idée pour le printemps qui s’annonce !
Incompétente, trop grosse, trop flemmarde, pas assez de volonté… il faut que je sois plus comme ceci, je dois être plus comme cela : vous reconnaissez sûrement la fameuse petite voix intérieure qui vous rappelle à quel point vous êtes nulle, n’est‑ce‑pas ? Beaucoup passent leur temps à se juger négativement et à s’imposer des obligations comme « être mieux » ou « faire mieux » sans cesse. Cela les épuise petit à petit et les conduit à des attitudes d’échecs ; cette façon de se dévaloriser est une grande source de mal-être : l’estime de soi et la confiance en soi en prennent un sérieux coup…
Voyons un peu comment cela s’installe et donc comment faire pour enfin être enfin bienveillante avec soi et devenir sa meilleure amie.
En fait, il s’agit avant tout d’une histoire de culture, notre culture judéo-chrétienne est empreinte dans l’inconscient collectif de la faute originelle qui ressort sous la forme « c’est de ta faute », la fameuse petite voix, les orientaux sont beaucoup moins sévères envers eux. Ensuite la société de compétition dans laquelle nous vivons actuellement renforce considérablement ce sentiment, nous sommes dans une culture où tout est chiffré et où seuls les meilleurs semblent réussir. Tout cela peut mettre une pression importante : certaines personnes pensent à tort évidemment qu’en se poussant continuellement à faire mieux ils se tirent vers le haut et ainsi gardent la maîtrise de leur vie, ce qui est parfaitement utopique.
Evidemment l’éducation joue un rôle déterminant dans cette tendance à l’auto-dénigrement, si vous avez eu des parents négatifs, trop exigeants et dévalorisants, vous aurez tendance à reproduire ce mode de pensée propice à la critique (c’est le phénomène de l’identification). Un cercle vicieux se met alors en place, comme vous vous êtes au fil du temps persuadé que vous n’arriverez à « rien de bien », vous êtes dans un auto sabotage permanent afin de vérifier votre scénario ! Tout cela est inconscient bien sûr… Vanessa se souvient des remarques dévalorisantes de son père à son égard, tout ce qu’elle faisait était assorti d’une remarque cinglante ou ironique, elle en a développé un manque de confiance en elle et est persuadée de n’être « bonne à rien », elle souffre d’angoisses. Heureusement les séances avec son psy lui ont fait comprendre le jeu psychologique qu’elle s’imposait et dans lequel elle s’était inconsciemment installée, depuis elle se sent enfin libérée.
Alors comment se débarrasser de ces pensées négatives constantes ?
Tout d’abord, accepter de regarder bien en face ces pensées basées sur des jugements de valeur qui vous sont propre, non ce n’est pas parce que votre boss vous a fait une remarque sur votre dossier que vous êtes nulle, il veut juste que vous corrigiez l’erreur, cessez de croire que le monde entier vous en veut et est contre vous ! Accepter d’être faillible, vulnérable et donc imparfait est le plus sûr chemin vers l’auto-compassion. Attention ce n’est pas se répéter à longueur de journée « je suis géniale », la méthode Coué ici ne fonctionne pas, c’est juste accepter d’éprouver des émotions aussi naturelles que la tristesse, la déception ou le découragement, des émotions très utiles. En effet grâce à elles nous avons accès à des parties de nous-mêmes que nous rejetons souvent car elles nous gênent, pourtant elles nous permettent de mieux nous comprendre et donc de mieux nous accepter. La bienveillance envers soi est un chemin qui conduit aussi vers les autres car avoir de la tendresse pour soi ouvre le cœur et libère l’énergie nécessaire pour être plus attentif à l’autre. Être gentille avec nous-mêmes est une condition indispensable pour s’autoriser à s’améliorer sans cesse et ainsi avoir une vie plus épanouie.
Petit exercice d’autobienveillance
Prendre conscience de ce qu’il se passe dans notre corps lorsque nous sommes malveillants envers nous-mêmes et pour inverser le processus s’envoyer un message de gentillesse du type : « ce n’est pas facile ce que tu vis actuellement, c’est normal de se sentir triste », puis vous mettre du baume au cœur (dans tous les sens du terme !) en vous faisant plaisir.
Marielle KORN Psychothérapeute
Cabinet de thérapie et de développement personnel, hypnose et PNL
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