Economie et prostitution, toute une réflexion (2/2)

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En microéconomie la logique la plus triviale consiste à examiner le rapport coût/bénéfice. Ici, les coûts sont variables selon les situations mais déterminables à l’avance par l’homme qui les assume. De plus nous considérerons que le bénéfice vaut 1 si l’acte est accompli et 0 sinon. Toutefois, dans notre situation, l’individu masculin ne sait pas à l’avance quel sera son bénéfice.

Nous décidons donc de définir celui-ci comme une variable aléatoire c’est-à-dire un pourcentage de chances d’occurrence. Par exemple, si l’homme a une chance sur deux d’avoir des relations sexuelles avec une femme, son bénéfice vaudra 50% ou 0,5.

Comme nous considérons des individus moyens et pour les besoins de l’analyse, il est intéressant de postuler que cette variable aléatoire suit une loi normale, bien connue des statisticiens. Arbitrairement, nous dirons que ses paramètres sont (100,50) avec une espérance de 100 et un écart-type de 50.

Pour simplifier, cela signifie qu’un homme voulant avoir une chance sur deux d’avoir des relations sexuelles avec une femme devra dépenser en moyenne 100€ pour cela. Selon les individus il ne serait toutefois pas étonnant que l’un s’en sorte pour 75€ tandis que l’autre devrait s’acquitter de 125€. On entend ici par dépenses non seulement le coût brut financier mais aussi le coût temporel, celui de la négociation notamment.

Si ce cadre théorique plus distrayant qu’autre chose est admis, le tableau suivant peut être dressé :

Ainsi dans le cadre d’analyse envisagé, un individu moyen de sexe masculin hétérosexuel aurait 2,28% de chances d’avoir des relations sexuelles avec un individu moyen de sexe féminin s’il dépense moins de 0€ ; 3,59% s’il dépense moins de 10€ ; et 15,87% s’il dépense moins de 50€ contre 100% s’il a recours aux services d’une péripatéticienne.

Par conséquent, au moins 3 constats peuvent être faits :

- En dessous de 20€ de mise, personne n’a intérêt à engager une professionnelle.

- Au-delà d’environ 200€, il ne servirait plus à rien d’engager des ressources supplémentaires dans le cas hors-prostitution, la probabilité théorique d’obtenir ce que l’on souhaite étant déjà suffisamment élevée.

- C’est l’appétence au risque qui modulera le recours à l’une ou l’autre des alternatives : si l’individu est neutre au risque il utilisera une prostituée de 20 à 200€, s’il a le goût du risque, s’il est riscophile il aura tendance à davantage se détourner de la prostitution.

Pour conclure, il semblerait que dans notre pantomime de grille de lecture, un individu moyen de sexe masculin hétérosexuel ne désirant avoir que des relations sexuelles avec un individu moyen de sexe féminin a économiquement intérêt à avoir recours aux services d’une prostituée s’il est prêt à payer plus de 20€.

Si nous n’étions pas aussi riscophiles ce constat serait pertinent, Dominique serait aussi populaire que François et proxénète serait un métier d’avenir.

Vous l’aurez compris ceci n’est qu’une vaste blague et ces conclusions n’ont rien de valables… il est évident que la prostitution répond à une demande bien établie, parfois pour le meilleur, trop souvent pour le pire.

S.F.