Divergente // De Neil Burger. Avec Shailene Woodley, Theo James et Kate Winslet.
Adapté d’un best seller de science fiction a la Hunger Games, Divergente est une bonne surprise. Confiée au réalisateur de Limitless, cette
adaptation n’était certainement pas des plus simples mais en tout cas je m’en veux de ne pas avoir eu le temps de lire le livre avant d’aller voir le film. Du coup, je pense sincèrement rattraper
mon retard tant l’univers riche et fascinant du film m’a beaucoup plu. Sans être aussi fascinant que l’univers d’Hunger Games, je trouve qu’en faisant quelque chose d’un peu plus
simple, Neil Burger a prouvé quelque chose. Son film n’est pas brillant d’un point de vue de la mise en scène mais disons qu’il ne cherche jamais à l’être. Il veut simplement
coucher en image cette histoire fantastique. On retrouve donc les personnages dans un univers fascinant duquel il est très difficile de décrocher. Certes, il y a quelques longueurs, on ne pouvait
pas y échapper sur 2h20 de film mais globalement tout se tient et le potentiel est palpable. Le destin épique de Tris et Quatre est plutôt bien traité même si dans un sens on aurait pu souhaiter
qu’ils creusent un peu plus les méchants de l’histoire. En effet on ne sait pas tant de choses que ça de Jeanine et la pauvre Kate Winslet, convaincante, n’a pas beaucoup de
choses à jouer.
Tris vit dans un monde post-apocalyptique où la société est divisée en cinq clans (Audacieux, Érudits, Altruistes, Sincères, Fraternels). À 16 ans, elle doit choisir son appartenance pour le
reste de sa vie. Cas rarissime, son test d’aptitude n’est pas concluant : elle est Divergente. Les Divergents sont des individus rares n’appartenant à aucun clan et sont traqués par le
gouvernement. Dissimulant son secret, Tris intègre l’univers brutal des Audacieux dont l’entraînement est basé sur la maîtrise de nos peurs les plus intimes.
Mais l’histoire c’est avant tout celle de Tris incarnée par Shailene Woodley (La vie secrète d’une ado ordinaire) qui ne s’en sort pas trop mal. Les émotions
sont là et le tout fonctionne donc plutôt bien de ce point de vue là. Au fond, comment ne pas fondre à certains moments de l’histoire, ne cherchant jamais à tricher avec le spectateur et ce qu’il
peut ressentir. Il faut bien évidemment entrer dans Divergente, aimer le sujet et le comprendre pour bien cerner ses personnages mais l’introduction est bien faite. Lorgnant
énormément sur Hunger Games par certains moments (la sélection à 16 ans, l’aspect rébellion des gens différents qui ne peuvent pas respecter le pouvoir, etc.). En nous plongeons
par ailleurs dans un univers sombre et violent (les Audacieux), la saga privilégie donc l’action à la réflexion (les Erudits). C’est une très bonne chose, surtout qu’il n’y avait pas suffisamment
de quoi faire un film bavard. Le traitement politique a beau être très simple et rapide, d’un autre côté cela permet aussi de mieux comprendre qui est Tris et les liens qu’elle va tisser avec les
autres.
Notamment avec Quatre incarné par Theo James (Golden Boy). Ce dernier est un personnage que j’ai beaucoup aimé, notamment car l’on ne sait jamais vraiment sur
quel pied danser avec lui. Même si l’on sait pertinemment qui il est pour l’histoire (c’est de la littérature de SF pour adolescents après tout), c’était plutôt bien construit et les choses se
font petit à petit sans trop de difficulté. On sent donc que Divergente a pour faiblesse de ne pas creuser des aspects qui ont certainement été beaucoup plus développé dans le
film (comme les problèmes de la saga Hunger Games d’ailleurs). Finalement, Divergente m’a séduit. Sans chercher à trop en faire (malgré un côté commercial assumé
- la violence est presque opprimé par certains moments -) le film parvient à nous offrir un divertissement efficace et jouant à merveille avec les émotions du spectateur que je suis. En espérant
que le second volet (qui va forcément voir le jour vu le succès au box office américain) mette un peu plus en valeur les enjeux politiques de l’histoire.
Note : 7.5/10. En bref, une fable SF distrayante. Moins tape à l’oeil que le premier des Hunger Games et malgré le côté bâclé de certains aspects de l’histoire, le tout
fonctionne.