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Critique Ciné : Dancing in Jaffa, la cour d'Israël

Par Delromainzika @cabreakingnews

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Dancing in Jaffa // De Hilla Medalia. Avec Pierre Dulaine, Yvonne Marceau et Noor Gabai.


Récemment j’ai pu voir La Cour de Babel, un film français mettant en scène des enfants étrangers s’intégrant dans le système scolaire français. C’était touchant avec un joli petit message. Certains avaient vu ce film d’un mauvais oeil, faisant la promotion de la laïcité française. Peu importe, j’avais bien aimé. Maintenant je suis allé voir Dancing in Jaffa où l’histoire d’un danseur qui revient dans son pays plusieurs années après afin de tenter de créer un programme de danse dans les écoles. Au début ce programme est innocent et puis rapidement on découvre que le film tente de montrer à quel point les relations entre israéliens et palestiniens sont très compliquées. Pour Pierre, le professeur, la meilleure manière de créer la paix c’est la danse et il va alors s’occuper d’un programme qui (d’après les dire du film) fait des merveilles. L’histoire ne réussie pas nécessairement de partout, notamment car l’aspect géo-politique (ce qu’il y a de plus passionnant dans ce film) n’est pas toujours mis en avant. La vision de ces enfants est cependant très intéressante alors qu’ils ont été conditionnés à plus ou moins se haïr alors qu’au fond ils vont finir par s’aimer.
Né à Jaffa en 1944, Pierre Dulaine quitte son pays avec sa famille en 1948 pour s’installer à l'étranger. Après une carrière internationale accomplie de danse en couple, Pierre retourne à Jaffa pour réaliser son rêve : faire danser ensemble des enfants juifs et palestiniens pour rapprocher les communautés. C'est là, selon lui, que réside toute la beauté de la danse de salon : forcer deux personnes à se déplacer en faisant qu'un.
Dancing in Jaffa nous montre donc dans un premier temps le choc de deux cultures. D’un côté celle des palestiniens d’Israël et de l’autre celle des juifs d’Israël. Un parallèle intelligent qui ne tente jamais de tomber ni dans les clichés ni dans le trop plein de bons sentiments. Le regard posé sur la société par ce documentaire a beau être un peu calculé mais ce n’était pas mauvais du tout. Je dirais même que c’était une bonne surprise. Il y a de bonnes idées du point de vue de la géo-politique. J’ai notamment adoré les scènes où l’on part à Gaza et que l’on voit comment cela fonctionne pour passer la frontière (on voit aussi à quel point c’est difficile de créer des liens dans sa famille quand il est aussi difficile d’aller à Gaza quand on voit en Israël). Le documentaire creuse un peu plus quand Pierre veut montrer la maison de son enfance à la femme avec qui il a dansé pendant des années. Il ne va pas pouvoir et j’ai trouvé ça assez surprenant mais très soigné. Notamment car le film respect la vie des personnages. Peut-être un peu trop aussi.
Ce dont le film de Hilla Medalia manque c’est d’émotion. Je n’ai pas réussi à être ému devant ce film alors qu’il y avait tous les ingrédients pour ce faire. J’ai donc largement préféré La Cour de Babel dans le genre, tendant de parler d’intégration. Il permet cependant de faire une jolie prise de conscience et de montrer qu’au fond il y a énormément de choses à faire pour que ces deux cultures puissent enfin cohabiter. Le programme existe depuis plusieurs années maintenant et tente de changer petit à petit les moeurs (et ce même si ce n’est pas facile, surtout dans un pays où tout est conditionner pour que justement les deux cultures se séparent). Il y a même quelque chose d’assez frappant au moment où une mère emmène sa fille dans une manifestation anti-Israël ou encore qu’un enfant parle du fait que l’Intifida a été utile. C’est cruel tout de même mais une très bonne idée. Dancing in Jaffa est donc un bon documentaire qui aurait cependant pu aller un peu plus loin dans le registre des émotions.
Note : 6/10. En bref, plutôt pas mal.


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