Il y a eu l’hiver, le printemps, l’été et puis l’automne, toute une année sans que la voix porte les mots hors d’elle. Mais quels seraient ces mots ? Où est donc la nécessité de parler ? Elle-même continue à percevoir les mots et les bruits ; certains de ses proches l’oublient dans leurs conversations, puisqu’elle ne peut plus y prendre part. Elle en est parfois malheureuse, parfois cela lui fait du bien. C’est à quelqu’un qu’elle tutoie, celui qui a « un nom d’amour », qu’elle écrit ces textes où le silence prend toute sa place, même si la pensée « vagit » en elle. Le souvenir de choses simples revient en elle : un restaurant, les vitraux d’une église, quand « l’ange du silence » dit : « puisque tu veux bien venir à la joie, quitte la petite peur, approche-toi de ce que tu ignores ». Et c’est d’abord le rire qui va revenir, grâce à « l’amie d’enfance », le rire, comme chemin pour retrouver la voix. Et c’est ce son que j’entends en cascade en lisant ce livre : moi, toi, soir, foi, armoire, noir, fois, froissé, « voilà à quoi j’ai pensé », voix, joie…