Ben Mazué a livré quelques extraits de "33 ans" son second album, lundi aux Trois Baudets

Publié le 09 avril 2014 par Notsoblonde @BlogDeLaBlonde

Ca fait un moment que je t'en parle de Ben Mazué; en fait c'est un des premiers artistes dont j'ai parlé par ici et que j'ai suivi avec ferveur. J'ai aimé sa musique et ses mots immédiatement, coup de foudre musical qui m'a condamnée à une jolie forme d'addiction.

Et fatalement, il l'avait bien mérité, le premier album (homonyme) est arrivé ; il a tourné puis a sorti un EP acoustique de toute beauté ("la règle des trois unités") et malgré quelques apparitions notamment pour un projet en duo avec la pétillante Nadéah, il s'est fait beaucoup plus discret, occupé qu'il était à préparer son second album.

Ces derniers temps, il s'est produit à Paris pour présenter quelques titres de "33 ans", son second album dont la sortie est annoncée pour septembre prochain et jusque là, je n'avais pas réussi à me libérer pour aller l'écouter. Lundi soir il donnait son dernier concert en version acoustique avant de revenir en formation "plus lourde", bientôt. J'en étais.

Il avait un petit goût de retrouvailles ce concert et c'était bien bon d'entendre à nouveau les mots de cet homme pas comme les autres, de cet artiste qui possède ce talent singulier qui consiste à raconter la vie telle qu'elle est, sans chercher à l'embellir mais avec une tendresse qui rend ses formules touchantes quelque soit le sujet abordé.

Lundi soir, le concert a débuté par un slam dans lequel Ben Mazué a expliqué (longuement) ce qu'est selon lui, sa musique.

A sa manière; humble et baignée et poésie. J'écoute sagement et j'attrape au passage un "ma musique c'est de l'essence de naïf teintée de mélancolie".

C'est tout à fait ça : une bruine étincelante qui percerait le brouillard.

J'applaudis.

Puis il introduit ce que sera la soirée avec un titre de son album précédent "Evidemment", joli récit d'un amour naissant. D'une romance qui s'impose comme une évidence.

Puis Ben Mazué présente l'album à venir et se raconte aussi un peu au passage, dessinant son portrait, en filigrane, derrière les anecdotes et transitions qu'il se plait à faire durer gentiment, prenant vraisemblablement plaisir à installer une confortable complicité avec son public.  

Initiative insolite, en guise d'introduction aux titres de son nouvel album, il choisit d'interpréter le titre d'une autre, le merveilleux morceau d'Anne Sylvestre "Les gens qui doutent". Choix parfait qui séduit d'emblée.

Sans chercher à résumer son propos -ce ne serait pas faire honneur au très joli texte qu'il a préparé- Ben explique qu'il chante pour "faire pleurer". Pas pour rendre triste, non, mais plutôt dans l'idée de communier, de partager des émotions qui font monter les larmes aux yeux, de créer une connivence, l'espace de quelques chansons, qui pourront peut-être te rendre un peu heureux, te faire sentir un peu moins seul. 

Ben Mazué chante la vie comme elle est, sans l'enjoliver et il a ce talent, rare, de réussir à émouvoir sans en faire trop.

Simplicité, c'est un mot qui lui va bien, et dieu sait s'il est compliqué de faire simple sans tomber dans la facilité.

Il y parvient à faire simple, émouvant et gracieux sans tomber dans le piège des poncifs éculés mais en partant de l'humain, d'histoires intimes auxquelles il donne une résonnance universelle.

Dans son album "33 ans", Ben Mazué invite à visiter une galerie de portraits qui ont tous en commun la sincérité du trait, la bienveillance de la main qui les a tracés.

Il parcourt différents âges de la vie pour en livrer des instantanés, moments à la saveur particulière, sucrée ou douce-amère.

On croise ainsi une adolescente de 15 ans sur le point de vivre sa première fois, un jeune homme de 25 ans qui drague en soirée, une femme de 35 ans qui réalise combien est immense le vide derrière le grand bruit dont elle remplit sa vie, un jeune papa sous le charme de son marmot, un vieux monsieur détestable qui croit que l'expérience l'autorise à donner de grandes leçons à autrui.

Ben Mazué chante à coeur ouvert des chansons qui font du bien, des titres touchés par la grâce qui évoquent le deuil, l'amour qui vient ou qui s'en va, le temps qui passe et qui use et la force qu'il faut pour s'aimer malgré ça; il chante la vie bancale avec ses pleins et ses déliés, ses grandes lignes droites, ses doux virages et ses dérapages pas toujours contrôlés.

Un concert de Ben Mazué c'est plein de petites secousses émotionnelles, discrètes mais efficaces.

Des chansons qui s'écoutent mais qui s'éprouvent aussi, qui se vivent.

Portés par son timbre de voix chaud, qui se pare de belles nuances lorsqu'il abandonne sa langue maternelle pour chanter en anglais, ses textes subtils, doux et mélodieux ravissent.

On sort de là les sens ébaudis, un sourire ravi cloué aux lèvres.

Et si la bienveillance dont transpirent les textes de Ben Mazué était contagieuse? Qui sait...


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Prochaine date parisienne : le 15 mai aux Trois Baudets.

Toutes les dates sont à retrouver par ici...