" Médo(s) "
Un film de Josselin Carré
sur Médéric Collignon.
Produit par Oléo Films. 85mn.
Film sorti le 25 mars 2014
La photographie de Médéric Collignon est l'oeuvre du Tonitruant Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.
Lectrices généreuses, lecteurs munificents, si, comme moi, vous avez contribué au financement du film " Médo(s) " de Josselin Carré sur Médéric Collignon, le trublion du Jazz, soyez heureux car vos deniers ont été bien dépensés. Pour les autres, il ne vous reste plus qu'à payer votre place de cinéma et/ou acheter le DVD pour découvrir ce gars qui " comes from another planet " comme me le disait une voisine britannique admirative lors d'un concert de la Théorie du Chaos à Radio France.
De Médéric Collignon, je n'ai que des souvenirs de concerts. Toujours marquants, que j'ai été déçu en bien comme un soir en duo avec Damien Schmidt au Triton ou en mal, comme un soir au Duc des Lombards où le masque de l'histrion semblait cacher la triste figure de la dépression. Médéric Collignon est aussi fort pour jouer Louis Armstrong que pour parler de Prince et capable de sortir avec Mozart la nuit, à Paris.
Trompinettiste, chanteur, vocaliste, électronicien, Médéric Collignon est un artiste si singulier qu'il en est pluriel. Comme il est d'un abord familier, il est possible de l'appeler Médo mais pas Médor, sinon il mord. Médo(s) au pluriel donc et à cause de Superman. Médéric c'est notre Superman à nous, capable de faire un concert en improvisant à partir de huées d'enfants, de jouer sa partie dans l'Orchestre national de Jazz, dirigé par Claude Barthélémy, de faire le zouave pour son 38e anniversaire avec des musiciens cubains au festival de Jazz à Porquerolles (83), d'être un fils aimant avec sa mère et un élève reconnaissant avec son professeur de trompette à Charleville Mézières (08), de révolutionner la BO d' " Il était une fois la révolution " d'Ennio Morricone, d'être un père attentionné pour son enfant.Il s'est approprié les compositions de Miles Davis, Ennio Morricone, King Crimson, a joué au théâtre mais pas encore au cinéma, a improvisé en duo avec un danseur. Tout cela se voit et s'écoute dans le film " Médo(s) " de Josselin Carré.
En résumé, Médéric Collignon est un lecteur, arrangeur, interprète, improvisateur, directeur, showman hors pair mais ce n'est pas un compositeur, du moins pour l'instant. Chet Baker et Stan Getz composaient-ils, après tout?
Josselin Carré nous raconte ses aventures par épisodes thématiques fort bien choisis, en faisant témoigner ses musiciens, ses proches, en montrant l'artiste sous différentes facettes sans jamais prétendre épuiser le sujet tant il est inépuisable comme l'explique si bien Bernard Lubat.
Un plan de ce film est exactement identique au plan d'ouverture de " Jazz on a summer's day " le film sur le Newport Jazz Festival, édition 1958. Saurez vous le trouver, lectrices sagaces, lecteurs perspicaces? Un indice, il se trouve dans le passage consacré au festival de Jazz à Porquerolles, édition 2008.
Pour déployer autant d'énergie vitale, il faut savoir s'économiser. C'est aussi ce que montre ce film avec cette alternance de folie furieuse et de respiration maîtrisée qui caractérisent l'art de Médéric Collignon.
En attendant de le voir comme acteur de fiction dans un film au cinéma, allez le voir comme acteur de sa propre vie au cinéma et sur scène.
Rendez-vous pris:
- mardi 15 avril 2014 à 20h à Charleville-Mézières, Ardennes, Champagne-Ardennes, France, au Conservatoire où il fit ses premières armes de trompettiste dans les années 70
- jeudi 15 mai 2014 à 20h à Reims, Marne, Champagne-Ardennes, France à la Cartonnerie en collaboration avec Jazzus.
- vendredi 30 mai 2014 à Coutances, Manche, Basse Normandie, France, au festival Jazz sous les pommiers.
Le film sera diffusé par Mezzo à partir de juin 2014 et diffusé dans des festivals de Jazz, avec concerts de l'artiste, au cours de l'été 2014.
Charleville-Mézières est déjà mondialement connue comme la ville natale d'Arthur Rimbaud, celle où il repose pour l'éternité. Après sa mort, Médéric Collignon sera ajouté dans les guides touristiques de la ville comme un autre homme aux semelles de vent. Pour l'instant, il est bien vivant sur cette planète sur laquelle il souffle depuis 1970 (Rimbaud commença a écrire en 1870). Profitons en, sur scène et sur écran géant, avec " Médo(s) " de Josselin Carré, sacrebleu!
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