Le changement, c'est simple comme un nouveau casting ?

Depuis lundi dernier et la nomination de Manuel Valls au poste de premier ministre en lieu et place de Jean-Marc Ayrault, il se passe quelque chose d'assez stupéfiant : tous ceux qui hier, parmi les médiacrates n'avaient pas de mots assez durs pour qualifier le second, encensent ou au moins sont bienveillants envers le premier. Et ce n'est pas l'épisode du discours de politique générale qui va atténuer cette impression.

Pourtant, sur le fond, rien n'a changé. C'est la même désastreuse politique sociale libérale qui sera menée. La France s'aligne toujours sur les diktats de Berlin et de Bruxelles et fait toujours de la réduction des déficits l'alpha et l'oméga de son discours économique. Quant aux patrons, aujourd'hui comme hier ils ont tout lieu d'être réjouis, ils sont cajolés comme jamais. Rien n'a changé donc, sauf une chose : les hommes.

Et pour nos journaleux qui font l'opinion, c'est bien là l'essentiel. Manuel Valls fait ce que ne savait, ou ne voulait pas faire, son prédécesseur : de la com. Voilà ! Le mot est lâché : la communication, l'emballage, ce qui reste quand tout le reste a disparu, quand gauche et droite sont d'accords sur tout le reste. Ainsi, la forme l'emporte sur le fond, et c'est toute la politique au sens noble du terme qui prend l'eau.

Ils sont contents ces messieurs dames de la presse bien-pensante, avec Manuel Valls, ils auront du teasing. Ils ont enfin leur Sarko de gauche, celui qui leur premettra de faire des commentaires sur tout et n'importe quoi du soir au matin. De quoi faire remonter sa cote de popularité dans les sondages. Et pendant ce temps là, la politique menée est toujours la même, elle fait toujours autant de ravages, et Mme Le Pen se frotte les mains.