Un discours de politique (très) générale à l’allure typiquement #fauxcialiste
Tout d’abord, je voudrais dire ici que j’ai beau ne pas apprécier particulièrement, comme chacun sait ici, Manuel Valls, j’avoue que j’ai été comme bien d’autres assez choqué par l’attitude plutôt grotesque et immature d’un certain nombre de députés UMP incapables de se comporter en adultes responsables, et d’écouter aussi patiemment que je l’ai fait ce que ce premier ministre là avait à dire sans vociférer pour un oui ou un non. C’est une question de respect et de comportement républicain, que manifestement ils ne s’inquiétaient même plus de démontrer. C’est suffisamment grave pour le relever. Ces gens là sont les premiers à dénoncer les incivilités. C’en est le début. Comme le disait je ne sais plus qui sur twitter, comment voulez vous après cela que l’on demande aux plus jeunes d’observer les règles les plus élémentaires de politesse quand ils peuvent assister en direct de la part de nos élus à ce genre de spectacle pitoyable.
Cette parenthèse refermée, on passera sur la première partie de ce beau discours. Valls n’est en effet pas franchement très crédible sur le registre des bons sentiments, surtout quand il évoque la vérité ou la sincérité, qui ne se lit pas particulièrement sur sa figure. Concentrons nous
Aucune annonce sur les contreparties des entreprises qui une fois de plus seront encore et encore allégées et allégées, et allégées en "charges ", sans contrepartie, et l’impôt sur les sociétés abaissé à 28 %. Les dividendes seront totalement épargnés, au mépris de toute justice sociale.
Il est bien beau en outre de nous assurer de sa totale certitude que le rôle de l’éducation est fondamental, si l’on ne précise pas en quoi on compte le renforcer, et quels moyens lui accorder. Quid par exemple de la promesse de l’embauche de 60 000 enseignants ? je n’ai rien entendu…
On a eu par contre droit au couplet habituel sur le nécessaire redressement des comptes publics "tout au long du quinquennat" et Valls a confirmé l’objectif de réduire de 50 milliards d’euros la dépense publique de 2015 à 2017, assurant que "l’effort sera partagé par tous". Mais aucune précision sur la manière dont cela va s’opérer… Je crains le pire.
Valls a repris une bien veille idée, que j’aurais tendance à saluer si elle était suivie d’effets, tant elle constitue une vieille lune : réduire de de moitié le nombre de régions en France d’ici au premier janvier 2017 et suppression des conseils généraux à l’horizon 2021.
Enfin, je pensais attendre le résultat du vote de confiance pour publier ce billet, mais je pense que cela est inutile. Pas plus que sur le contenu, aucune surprise n’est à attendre de ce côté là non plus. La prétendue aile gauche du PS et la (petite) centaine de députés qui ont demandé un changement de cap se satisferont hypocritement des mesures dérisoires et à la marge annoncées pour donner une confiance aucunement méritée, comme l’avenir le dira. Si Valls était de gauche, ça se saurait.