20 000 dollars, c’est la somme qu’a dépensé Kitty, une Américaine de 30 ans pour ressembler à son actrice fétiche, Jennifer Lawrence. Si les Françaises ne sont pas aussi extrêmes, beaucoup admettent songer très fortement à la chirurgie esthétique. C’est le cas de la réservée Charlotte Gainsbourg qui a récemment confié sa peur de vieillir et déclaré vouloir franchir le pas. Alors, qu’elles soient discrètes ou tapageuses, les opérations ont le vent en poupe. Bien plus qu’un effet de mode, la chirurgie s’est pérennisée et son économie est florissante.
On aura beau critiquer les pratiques de chirurgie esthétique, il n’empêche que son marché est en plein essor économique. Et pour cause, autrefois décriée et objet d’un tabou indicible, la pratique de la chirurgie esthétique s’est aujourd’hui démocratisée. Ce sont plus de 2000 opérations chirurgicales qui sont réalisées dans le monde chaque minute, soit, un total de 18 millions d’actes réalisés par an. Ce phénomène touche autant les Amériques que l’Europe ou encore l’Asie dont le marché pourrait peser entre 5,4 et 6,4 milliards d’euros à l’horizon 2016 avec une croissance annuelle de 11,2 %. Des chiffres qui sont pour le moins vertigineux.
La France n’est pas en reste puisque ce sont 1400 opérations de chirurgie esthétique qui sont réalisées chaque jour. Soit un total de 511 000 actes par an. Avec la médecine esthétique, le secteur s’est largement diversifié, la clientèle est plus étendue. Cela a un impact conséquent sur l’économie qui s’est sensiblement développée depuis quelques années. Le chiffre d’affaires de la profession est évalué à 120 millions d’euros par an et cette tendance ne fera que s’accélérer.
Un nouveau regard sur la chirurgie
La chirurgie s’est banalisée et aujourd’hui cela fait d’elle un véritable business. La série américaine Nip/tuck qui mettait en scène deux chirurgiens plastiques renommés de Miami, l’émission relooking de l’extrême où des individus mal dans leurs peaux bénéficient gratuitement d’actes de chirurgie ou encore les divers magazines qui illustrent leurs pages de célébrités ayant eu recours à la chirurgie esthétique, ont vulgarisé la pratique.
Pour Jacques Ohana, célèbre chirurgien de la clinique Montaigne, le constat est sans appel « ceux qui recourent à la chirurgie esthétique appartiennent à tous les milieux sociaux et culturels. Ils ne sont pas une entité particulière, parce que la beauté est un privilège auquel tout le monde réfléchit, que tout le monde aimerait posséder. Ceux qui rejettent ou méprisent le pouvoir de la beauté ou de la jeunesse se mentent à eux-mêmes »
Une tendance qu’il confirme après avoir pris en charge la patientèle de son frère Sydney, ancien directeur de la clinique Pétrarque dont les activités ont récemment cessées. Il faut admettre que Jacques Ohana avec une clientèle plurielle, a adopté un œil averti.
À titre d’exemple, il observe une demande croissante de la gente masculine en matière de chirurgie. En majorité portés sur leurs regards, ils sollicitent une modification des paupières ou la suppression des poches sous les yeux. Il y a quelques années encore, cela aurait été impensable.
Des prix variables
Avec la démocratisation de la chirurgie esthétique et la diversification des pratiques offertes par la médecine esthétique, les coûts ont notablement baissé. Pourtant, les tarifs encore élevés s’expliquent par le montant des frais clinique, les salaires, le prix du matériel, les intervenants, les charges et les compétences du chirurgien. Pour se faire opérer, certains patients au budget restreint n’hésitent donc pas à partir à l’étranger où les prix sont nettement plus avantageux. Israël, Tunisie, Turquie, tous des pays qui voient leurs économies grimper. On estime qu’en 2015 le chiffre d’affaires généré par cette nouvelle tendance atteindra 130 milliards de dollars. Ce qui laisse de beaux jours à la pratique de la chirurgie esthétique…